Pénurie de carburant et de gaz butane, coupure d’eau et d’électricité, cherté de vie endémique, insécurité grandissante, grèves des syndicats…Le climat est très lourd au Tchad. La presse pointe unanimement le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo.  

Une situation socio-sécuritaire intenable…

A la cherté de vie devenue le quotidien des Tchadiens, s’ajoute depuis trois semaines la pénurie de carburant due, officiellement, à la maintenance de la raffinerie de Djarma. L’essence, le gasoil, le JetA1 sont devenus rares. On observe d’interminables files d’attente devant les stations. Les vendeurs à la sauvette se frottent les mains, faisant monter le prix du litre et demi jusqu’à 3.000F au lieu de 900F en temps normal. Le gaz butane est également introuvable. Cette pénurie a également accentué la coupure d’eau et d’électricité en cette période de forte chaleur où la demande est très élevée.

« La diète », résume Le Pays qui estime que ce à quoi le régime de transition soumet les Tchadiens ces dernières semaines « n’est rien d’autre que la pure méchanceté ». Car, argumente-t-il, Mahamat Idriss Déby et les siens savaient que la raffinerie allait arrêter pour faire la maintenance, que la production en gaz butane ne serait pas suffisante et que cela impacterait la fourniture en eau et électricité.

Abba Garde qui consacre un grand dossier à la cherté de vie parle carrément de « L’enfer sur le Tchad ». En effet, constate-t-il, « Les Tchadiens ne savent plus à quel saint se vouer ».

A cette situation, s’ajoute l’insécurité à N’Djamena et les tueries en masse dans les provinces.

« La criminalité refait surface », alerte N’Djamena Hebdo. Le journal met à sa Une, à titre illustratif, Djenguemde Djekounreou Freddy, promoteur du bar Maeva, abattu de plusieurs balles dans la nuit du samedi 6 mai par des inconnus à Moursal et son véhicule emporté avant d’être retrouvé par les forces de l’ordre.

Le Visionnaire, lui, évoque « Une boucherie de trop » par rapport aux derniers massacres dans la Nya Pendé. Ces tueries qui ont fait des dizaines de morts, rappelle l’hebdomadaire, interviennent juste quelques jours après celles dans les Monts de Lam. Pour le journal de Juda Allahondoum, ces tueries de masse qui prennent de l’ampleur dans le sud du pays doivent inquiéter davantage les autorités de transition. Car, « c’est aussi sous la transition que des massacres jamais enregistrés au Tchad ont été perpétrés à Sandana, Danamadji, Kyabé, Bessao, Ngadjibian et autres », insiste-t-il.

…Saleh Kebzabo indexé

Le responsable de cette situation est tout trouvé pour la presse tchadienne. Il s’agit du Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo.

« Le tonton de la médiocrité », placarde Abba Garde. « Le sens critique qu’affichait Saleh Kebzabo, le visage d’agneau qu’il braquait et la démonstration éloquente qu’il faisait de ses connaissances en matière de gestion des affaires publiques n’étaient que du bluff. Sur le terrain de la pratique, il affiche son côté médiocre », écrit ce titre au sujet de l’ancien opposant qui dirige le gouvernement de transition depuis sept mois.

Ce qui amène Le Visionnaire à demander la démission de Saleh Kebzabo et de son gouvernement.