Après expiration de la convention collective d’entreprise 2018, le personnel du géant chinois CNPCIC a déposé auprès de la direction générale, un projet de Convention collective d’entreprise CNPCIC 2022 en date du 27 septembre 2021 comportant trente (30) articles. Mais jusqu’aujourd’hui, rien ne bouge obligeant les employés à demander le départ du directeur des ressources humaines et d’adresser un préavis de grève.
La direction de la CNPCIC avait voulu reconduire l’ancienne convention collective d’entreprise de 2018, déjà arrivée à expiration. Après plusieurs démarches menées auprès de l’inspection de travail, les négociations ont été ouvertes le 22 novembre 2021. Mais, elles seront très vite suspendues par manque de volonté de la direction du géant chinois du pétrole au Tchad, indique le personnel. Toutefois, reprises plusieurs mois plus tard, notamment le 26 avril 2022. Cependant, lors des séances de négociations, l’équipe mandatée par l’administration de la CNPCIC ne cesse d’évoquer comme raison, que les charges financières que supporte l’entreprise ne permettent pas de faire des propositions conséquentes à ses employés. Et pourtant, les employés ont revu en baisse par deux fois les revendications du projet de la Convention Collective d’Entreprise.
Sur les 30 articles dénoncés, jusqu’à présent, trois articles seulement ont trouvé un accord après huit mois de négociations alors même que les indices de production journalière de la CNPCIC sont en hausse et les prix du cours du baril au-delà de 100 dollars. “Nous sommes sidérés par l’argument qu’avance la CNPCIC, car, nous assistons tous les jours au développement du projet pétrolier sur les différents sites”, expriment les employés. Pour mémoire, en date du 14 février 2022, la question sur le traitement salarial des travailleurs tchadiens dans des entreprises d’exploitation à capitaux chinois avait fait l’objet de débat en plénière à l’Assemblée nationale suivie d’une résolution de mise en place d’une enquête parlementaire.
Les employés de la CNPCIC, eux, ont désormais six (6) points de revendications portant notamment sur les négociations de la Convention Collective d’Entreprise 2022; la situation du délégué, du secrétariat général de la cellule syndicale; la prise en charge médicale; la situation de COVID-19 relative à la rotation (39/31 jrs) ; la formation et le problème de l’IRPP dans le secteur privé évoqué en date du 8 juillet 2022 par la Coordination des Syndicats du Secteur Privé du Tchad (CSSPT).
Pour les employés, la direction générale de la CNPCIC leur accorde peu d’intérêt social et n’est pas de bonne foi dans le processus de la gestion de la négociation de la convention collective, qui est un document juridique relatif aux droits des travailleurs tchadiens. Ils dénoncent l’acharnement sur les délégués du personnel ; la violation du plan médical comme mentionné dans la convention collective ; ainsi que la modification du système de rotation des travailleurs tchadiens sur les différents sites définis par le contrat de travail depuis l’apparition de la pandémie de covid-19 au Tchad jusqu’à la levée des mesures par le gouvernement.
Ils exigent aussi le départ sans conditions et sans délai du directeur des ressources humaines, le chinois Cai Min, tout en adressant un préavis de grève à la CNPCIC dans un bref délai. Ce n’est pas tout, ils exigent en plus l’annulation pure et simple de la lettre de sanction du secrétaire général de leur cellule syndicale.