Ce mardi 15 décembre, Facebook a annoncé, à travers un communiqué, avoir supprimé trois réseaux distincts pour «comportement coordonné inauthentique» ciblant des communautés à travers l’Afrique. Ceci en violation de sa politique contre l’ingérence étrangère ou gouvernementale. Ces réseaux sont originaires de France et de Russie. Le Tchad fait partie des pays ciblés.

C’est une attaque coordonnée qui a été décelée dans chaque cas. Les responsables ont agi en coordination et ont utilisé de faux comptes comme élément central de leurs opérations pour induire les gens en erreur sur qui ils sont et ce qu’ils font. La particularité de cette attaque, relève Facebook, est ce constat de complicité constaté entre ces trois groupes, 2 en Russie et 1 en France. Ils étaient activement engagés l’un avec l’autre, notamment en se liant d’amitié, en commentant et en critiquant la partie adverse.

Contrairement à l’opération depuis la France, les deux réseaux liés à la Russie s’appuyaient sur des ressortissants locaux des pays qu’ils ciblaient pour générer du contenu et gérer leurs activités.

Les personnes à l’origine de cette activité ont utilisé de faux comptes. C’est au total 84 comptes Facebook, 6 pages, 9 groupes et 14 comptes Instagram supprimés. Les thématiques abordées sont d’ordre politique, d’influence russe et française en Afrique.

L’attaque visant le Tchad vient de la France

Le groupe qui oeuvre depuis la France est, selon Facebook, proche de l’armée française. Il visait en plus du Tchad les pays suivants : la République centrafricaine, le Mali, et dans une moindre mesure le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Les publications sont en français et en arabe. Elles traitent des informations, d’actualité et des événements, notamment la politique de la France en Afrique francophone, la situation sécuritaire dans divers pays africains, des allégations d’ingérence potentielle, des commentaires favorables à l’armée française et la critique de l’implication de la Russie en RCA.

Bien que les personnes derrière elles aient tenté de dissimuler leur identité et leur coordination, notre enquête a révélé des liens avec des individus associés à l’armée française“, fait savoir Facebook.

Facebook a découvert cette activité dans le cadre d’une enquête interne sur des comportements inauthentiques coordonnés présumés en Afrique francophone. Elle a, par la suite, mené une enquête conjointe avec Graphika & The Stanford Internet Observatory qui a débouché sur un rapport que vous pouvez trouver ici.