Ce vendredi 15 janvier 2021, après deux semaines de fermeture, les lieux de culte rouvrent leurs portes. Et cela, conformément au décret n°007 portant renouvellement du confinement de la ville de N’Djamena et allègement des mesures restrictives. Il y est précisé que seuls la grande prière de vendredi et le culte de dimanche sont autorisés.

Il est 12h30. Les fidèles musulmans habillés en boubous et djellabas se dirigent vers les mosquées. Certains fidèles  portent le cache-nez et d’autres non. L’on remarque également dans plusieurs mosquées qu’il y a un manque de dispositifs de lavage des mains devant les entrées. Dans certaines mosquées, la distanciation sociale n’est guère respectée. Les salutations main à main ont repris de plus belle. Pourtant, le respect des mesures barrières est fortement recommandé par les autorités pour éviter une propagation de cas du covid-19.

A la mosquée Cheikh Ibrahim Saleh au quartier N’Djari dans le 8e arrondissement de N’Djamena, à 13h00, l’imam Abdelchafi Idriss entame le prêche. « La mort vient sans avertir et sans délai.  Lorsque la personne meurt déjà, il y a trois choses seulement qui vont l’accompagner : les actes qu’il a faits, les connaissances qu’il a données aux gens et un bon enfant. Alors ne soyez pas surpris car la mort ne distingue pas si tu es petit ou grand. Il y a certaines personnes qui partent au cimetière et se regroupent pour discuter de la vie tout en oubliant que demain eux aussi seront dans le même endroit seul. Concernant la maladie du covid-19, il faut respecter les mesures barrières annoncées par le gouvernement car l’épidémie fait des ravages dans le monde. Soyez vigilants. La maladie existe bel et bien », conseille-t-il.

A la sortie de la mosquée, un fidèle qui porte son masque exprime son soulagement pour avoir pris part à la grande prière. «  Dieu merci, aujourd’hui on a prié le vendredi et j’espère que cela va continuer dans les jours à venir. Nous implorons Allah pour que la situation de la pandémie se termine dans un bref délai. La fermeture des mosquées n’est pas une solution, il faut imposer aux gens le respect des mesures barrières afin que nous sortions de cette souffrance », plaide-t-il.

Par contre, certains fidèles, comme Ali croît que « le covid-19 n’existe pas car s’il existe, nous, les Tchadiens, serions déjà morts. Laissez les gens tranquilles et ouvrez les mosquées correctement. »

La covid-19 est une maladie dangereuse qui n’épargne personne. Pour espérer retrouver une vie normale, le respect des mesures barrières reste, dans l’attente d’un vaccin, la seule arme pour la combattre.

Ousmane Diarra