A la veille de la célébration de Noël, Tchadinfos s’est entretenu avec le curé de la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré, à N’Djaména,  Madou Simon-Pierre sur le sens de cette fête et comment la célébrer.

Abbé Madou Simon-Pierre, pourriez-vous nous faire un bref aperçu de l’historique de la fête de Noël ?

Le concept de Noël comme vous le savez, c’est la fête solennelle de la naissance de Jésus-Christ.  Par le « oui » que Marie avait dit à l’ange, Dieu a accepté de devenir un des nous et c’est cette fête que nous célébrons le 25 décembre. C’est toute l’Église chrétienne qui célèbre cette fête.

L’origine de Noël est biblique. Nous prenons l’ancien testament (Esaïe 7 : 14) ; Dans le nouveau testament, l’ange Gabriel envoyé vers Marie a dit : « Tu concevras et tu enfanteras un fils, on le nommera Jésus  ( Dieu sauve, Luc 1 : 31)».  C’est à partir de ce message qu’à Bethléem, dans une crèche, un enfant est né, un enfant nous est né (Luc 2 :1 :14). Cet enfant est né comme une bonne nouvelle, comme le Messie.

L’empereur Constantin qui était païen mais qui s’est reconverti en chrétien a célébré pour la première fois la fête de Noël en 336 ( 17 décembre, son calendrier) c’est-à-dire 300 ans après la mort de Jésus. Noël est donc une fête biblique, elle est l’accomplissement des messages des prophètes.

Pourquoi fête-t-on Noël ?

Noël, c’est une bonne nouvelle. Une nouvelle de libération comme les anges ont dit à Marie. Comme les anges ont annoncé aux bergers. C’est la lumière qui est venue dans notre monde. Et Marie a même chanté.

Noël est une invitation à se réjouir de la venue de cet enfant qui va désormais changer les choses. Cet enfant va venir comme Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu venu parmi les hommes pour les sauver » ; pour transformer la condition de l’homme, qui est celle de désolation, de détresse et de tristesse. Il est venu pour donner la vie pleine de joie, raison pour laquelle c’est la fête ! Une bonne nouvelle, on la fête !

Qui doit fêter Noël ?

Tout le monde doit fêter Noël. Parce que nous sommes tous créatures de Dieu. Et nous croyons que Dieu est venu nous visiter à travers Jésus-Christ. Mais, Noël est fêtée beaucoup plus par l’Église chrétienne. Tous les chrétiens doivent fêter Noël.

Comment la fêter ?

C’est très simple ! C’est la fête ! Pour nous catholiques, célébrer Noël c’est d’abord la messe, célébrer l’action de grâce. Et au cours de cette messe, on met au centre les enfants parce que Jésus est venu en tant qu’enfant. On la célèbre en famille, pour dire qu’il est venu dans une famille (celle de Bethléem).

La fête de Noël est obligatoire pour tout catholique, pour toute l’Église chrétienne.

Qu’est-ce qu’il faut retenir du message de Noël 2021 ?

Les évêques ont écrit un message qui a pour titre : « Peuple tchadien, marchons ensemble dans l’espérance ».  Les évêques ont demandé aux jeunes par exemple d’être forts et solidaires pour briser tout ce qui empêche l’espérance de s’installer.

Avec tout ce que le Tchad traverse, nous mettons l’espérance au centre de toute chose. Noël 2021  est un peu particulier. Je le nomme même Noël pour le dialogue.

Nous allons élever la voix des enfants vers Dieu pour que le dialogue dont on parle, dont on chante, soit fraternel, familial. Le Tchad est une famille donc il faut que cela soit ainsi.

Décembre est un mois de fêtes, mais aussi de certains dangers. Auriez-vous des conseils à donner aux chrétiens, et à la population de manière générale ?

Le chrétien ne devrait pas avoir peur du mois de décembre parce que c’est le mois où Dieu nous visite et si tel est le cas, cela veut dire que le danger devrait être épargné.

C’est la manière de fêter qui cause parfois problème. On croit que fêter Noël, c’est nécessairement boire de l’alcool. Les jeunes économisent pour aller s’exploser. Et quand ils s’explosent, ils ne se maitrisent pas. Il y a énormément de conséquences (les blessures, accidents, grossesses indésirées, etc). Qu’on ne mette pas l’alcool au centre de la fête. La fête, c’est la communion. Il faut fêter Noël en famille.