INTERVIEW – L’Église catholique célèbre chaque 1er novembre, la Toussaint. Son sens, comment la célébrer… L’abbé Madou Simon-Pierre, curé de la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré, donne des explications et orientations à suivre.

Quel sens l’Église catholique donne-t-elle à la Toussaint ?

La Toussaint. Comme son l’indique, c’est la fête de tous les Saints. Ceux qui sont connus, déclarés et canonisés par l’Église catholique et tous les Saints dont Dieu seul connait la foi. Les Saints sont les ayant vécu une bonne vie ; les ayant vécu un bon témoignage et qui sont morts en gardant la foi. Saint Paul disait : « J’ai combattu le bon combat. J’ai gardé la foi ; j’ai achevé la course (…) ». Ce sont ceux qui sont morts dans cette situation-là, gardant la foi jusqu’au bout. Ils ont ainsi, si on peut vulgairement le dire, pris l’histoire du bon côté. Ils ont reçu un témoignage par rapport aux bienfaits qu’ils ont fait dans leurs vies. Il y a des exemples comme Saint Jean Paul II, Sainte mère Teresa de Calcutta.

Ces Saints-là, lorsqu’on prie en leurs noms, ils opèrent des miracles ( guérison, réussite, etc.). L’apocalypse de Saint Jean les décrit comme une immense foule vêtue de blanc qui a eu une vie de martyr et a par la suite lavé ses robes dans le sang de l’agneau.

Comment elle se célèbre ?

On la fête en étant en joie avec les Saints. Il faut leur rendre témoignage. Il faut prier pour eux et prier avec eux. Il faut avoir une pensée particulière à son Saint patron ou poser un acte personnel pour lui. On peut lui offrir une bougie, un petit repas par exemple. En voyant l’image de notre Saint patron, cela nous amène à tout faire pour être comme lui.

Des pratiques (dépôt des repas sur les tombes notamment) faites au niveau des cimetières emmènent beaucoup à assimiler la Toussaint à une fête païenne. Que leur répondez-vous ?

L’homme est ainsi. Ce sont des pratiques traditionnelles. Il justifie cette pratique en s’appuyant sur l’adage qui dit « les hommes ne sont pas morts ».  C’est une manière d’être en communion avec leurs proches décédés. Mais, l’Église ne conseille pas ça. L’Église conseille de prier aux morts car c’est biblique. Elle conseille de prendre l’eau bénite et l’asperger sur la tombe. En accomplissant cet acte, nous nous disons que nous n’oublions pas les proches qui sont morts. Donc déposer les repas, biscuits, colas sur les tombes est déconseillé par l’Église.

Célébrer la Toussaint est une obligation pour les fidèles catholiques ?

La Toussaint est une fête obligatoire. C’est l’une des grandes fêtes de l’Église catholique. Nous disons cela parce que c’est grâce aux Saints que l’Église vit. Il y a trois dimensions de l’Église : on a l’église terrestre ( en pèlerinage), l’église souffrante ( tous ceux qui attendent la résurrection) et l’église céleste ( ceux qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’agneau). La Toussaint, c’est l’Église en communion. C’est ce qui fait sa force.

La célébration de la Toussaint de cette année a-t-elle une particularité ?

La Toussaint de cette année est la suite logique de Covid. Ce qui fait qu’il n’y a pas trop de rassemblement. Cette maladie bouleverse nos célébrations. Elles sont donc limitées. Les célébrations liturgiques et eucharistiques restent les mêmes. L’autre particularité est que pendant ce mois, l’archevêque va ouvrir le marché de Noël. Donc la Toussaint de cette année nous prépare déjà au marché de Noël qui est un grand projet de l’Église. En gros, c’est Toussaint-Covid (rire).