Les Etats riverains du lac Tchad et des donateurs internationaux dont l’ONU ont annoncé une aide de plus de 500 millions de dollars, pour protéger des millions de civils menacés dans cette région par les groupes armés jihadistes.

“Les Etats membres et les donateurs institutionnels ont annoncé l’octroi de plus de 500 millions de dollars pour soutenir une réponse régionale globale, complémentaire et coordonnée à la crise dans la région du lac Tchad”, indique un communiqué transmis vendredi à l’AFP, après une réunion en début de semaine à Niamey, au Niger.

Les participants s’étaient réunis pour “permettre un retour plus rapide à la paix” et “renforcer la résilience de plus de 24 millions de personnes” touchées par la crise dans la région.

Les Etats riverains du lac Tchad – Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad – et la communauté internationale se sont déjà réunis à Oslo en 2017, puis à Berlin en 2018, pour mobiliser des fonds.

A Berlin, plus de 2,17 milliards de dollars avaient été promis en faveur de l’action humanitaire et la “consolidation de la paix”.

Toutefois, l’ONU a estimé que “les exigences de financement” pour les interventions “d’urgence” dans la région se sont accrues de 259 millions de dollars depuis 2018.

Les effets de la pandémie de Covid-19 et l’impact du changement climatique ont entre temps “exacerbé la situation humanitaire” et 5,3 millions de personnes sont toujours déplacées, a expliqué l’ONU.

“Des efforts ont été entrepris” mais du fait “de la détérioration accélérée des conditions de vie, nos interventions semblent être très éloignées de la réalité des besoins”, a déclaré le ministre nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massoudou, cité dans le communiqué.

“Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes de la crise, nous ne parviendrons pas à panser les blessures de la région”, a prévenu la sous-secrétaire générale de l’ONU aux affaires humanitaires et coordinatrice adjointe des secours d’urgence, Joyce Msuya. 

Le bassin du lac Tchad est devenu l’épicentre des violences de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). 

Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun ont lancé en juillet 2015 la Force multinationale mixte (FMM), de 8.500 hommes, pour lutter contre les groupes armés jihadistes. 

L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager aux pays voisins.

Avec l’AFP