La Convergence des Organisations Politiques, par un communiqué de presse, dit constater avec regret les dérives et les incohérences du gouvernement dans sa “démarche précipitée et illogique visant à organiser le référendum constitutionnel, verrouillant ainsi tout le processus, au mépris de l’impératif de consensus qui lui-même ne peut être que fiction et illusion, sans la mise en place d’un organe inclusif et paritaire impliquant toutes les forces vives de la nation”.
Selon la Convergence des Organisations Politiques (COP), la création de la Commission nationale d’organisation du Référendum constitutionnel (CONOREC), attribuant l’organisation du référendum constitutionnel aux membres du gouvernement et au Conseil national de transition, excluant de facto tous les partis politiques et les organisations de la société civile, viole allègrement les principes d’une bonne transition.
“En dépit de son caractère injuste, force est de constater que le décret N°0054/PT/PM/2023, portant organisation et fonctionnement du CONOREC sombre dans une incohérence totale avec l’ordonnance qui la crée. Le comble est franchi avec le décret N°0085/PT/PM/2023 nommant ses membres. Il est utile de rappeler que la question de la nouvelle constitution est très sensible et ne peut être traitée par une fuite en avant ou par une ruse qui ne trompe personne. D’ailleurs tout le monde se rappelle de la tournure qu’avaient prise les débats sur la forme de l’État lors du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS)“, fait-elle constater.
Pour cette organisation, il a, en effet, fallu avancer l’idée d’un premier référendum pour départager les partisans de l’État unitaire fortement décentralisé et les partisans d’un État fédéral, avant celui relatif à la Constitution pour faire baisser la tension. La COP recommande au gouvernement d’éviter toute fuite en avant et tout passage en force sur cette question existentielle qui risque de compromettre davantage la cohésion sociale et l’unité nationale. “Nous invitons instamment le gouvernement à reprendre le processus en mettant en place un organe incluant tous les acteurs afin d’éviter l’aggravation de la cassure et permettre une organisation consensuelle du référendum. Nous ne le dirons jamais, l’ensemble de la période de transition doit être géré par des organes (gouvernement, CNT, notamment) à compositions paritaires, seul gage de véritables et durables consensus et d’une transition apaisée“, exhorte la COP.