Dans un document consulté par l’AFP, et repris par VOA Afrique, la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (CENCO), a appelé tout prêtre ayant un enfant à renoncer à la vie sacerdotale et à « aller s’occuper » de sa progéniture.  

La CENCO se justifie en avançant  « d’une part les droits et obligations des parents à l’égard » de leur famille, « d’autre part l’incompatibilité de la charge de père de famille avec le ministère et la vie sacerdotale en régime catholique romain ».

En allant « s’occuper complètement » de sa progéniture, le prêtre doit « solliciter la dispense des obligations sacerdotales auprès du Saint-Père ».  Dans le cas où le prêtre avec « descendance résisterait et ne voudrait pas demander la dispense des obligations cléricales », il reviendrait à l’évêque de « présenter le cas au Saint-Siège pour la peine maximale de renvoi de l’état clérical »,  préviennent les évêques de la RDC.

Titré « A l’école de Jésus-Christ. Pour une vie sacerdotale authentique », cette exhortation « aux prêtres sur la chasteté sacerdotale et sur les droits des enfants et des personnes vulnérables » est composée de 19 pages.

Pour la CENCO, il s’agit de « briser le silence » par rapport à une expérience douloureuse que vivent les enfants nés de ces unions, soulignant que dans la société congolaise, les personnes nées d’une relation entre une femme et un prêtre sont « stigmatisées comme fruits du péché ». Le document publié le 3 mars relève « l’obligation morale » de reconnaître que ces personnes existent et souffrent dans le silence.  

Entre autres raisons pesant sur la pratique de la chasteté, les évêques citent le « mouvement de la liberté sexuelle qui se mondialise  ; les pesanteurs culturelles dans certains milieux qui ne connaissent pas d’interdit sur le plan sexuel ».

En dépit de ces cas, les évêques expriment leur « joie » de constater que de « nombreux » prêtres vivent « fidèlement » leurs engagements sacerdotaux ». Cette exhortation est publiée à trois mois de la visite (du 2 au 5 juillet) du pape François en RDC, grand pays laïc où l’Église catholique revendique 40% de la population.