BANGUI – Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a été tué dans la nuit de lundi à mardi, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.
Les forces de défense et de sécurité (…) ont appréhendé dans la nuit du 31 au 1er au quartier PK 5 un individu jugé suspect (supposé lié aux rébellions). Au moment de le conduire au commissariat central, il a sauté du véhicule. Dans la course poursuite qui a suivi il a été abattu a affirmé la source, ajoutant qu’au cours des affrontements de mardi matin un policier est mort.
Depuis ce matin, le quartier populaire et commerçant du PK 5 est en ébullition; Un élément des forces de défense et de sécurité à même été tué. Tous les magasins, boutiques et échoppes sont fermés et la tension est vive a ajouté la source.
La coalition rebelle du Séléka, qui a pris les armes depuis le 10 décembre et qui menace à présent Bangui, a régulièrement dénoncé ces derniers jours les exactions commises par le pouvoir contre les familles et proches de la rébellion.
Nous en appelons aux forces africaines de maintien de la paix pour qu’elles interviennent immédiatement dans la capitale pour faire cesser les exactions et assassinats de prisonniers, ou qu’elles ne nous empêchent pas de le faire avait déclaré lundi le porte parole du Séléka, Eric Massi.
Un communiqué de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale a demandait lundi la fin des arrestations des personnalités politiques ou des parents et supposés partisans des insurgés.
La rébellion est majoritairement composée de populations du nord et on peut penser qu’il y a beaucoup de musulmans dans leurs rangs, expliquait à l’AFP lundi un spécialiste des conflits en Afrique centrale du CNRS Roland Marchal, soulignant ainsi l’amalgame fait entre rebelles et musulmans.
Les populations du nord sont très éloignées de la culture de Bangui, par exemple ils ne parlent pas le Sango (la langue nationale), et les Banguissois les considérent comme des étrangers, a ajouté M. Marchal.
Les sources de financement sont inquiétantes. Ce sont les mêmes qui ont financé les rébellions en Libye, en Tunisie au Mali, avait affirmé à l’AFP le ministre de l’administration du territoire Josué Binoua, sous entendant l’implication de groupes musulmans au sein de la rébellion.
Ce quartier du PK 5 a déjà été le théâtre de heurts entre communautés chrétiennes et musulmanes ces dernières années, et la progression vers Bangui de la rébellion, souvent qualifiée d’étrangère par le pouvoir, risque de raviver les tensions entre les communautés..
(©AFP / 01 janvier 2013 17h36)