YAOUNDE, 2 avril (Xinhua) — Le nouveau pouvoir centrafricain contrôlé par les rebelles de l’alliance Séléka n’entend pas céder aux revendications des huit ministres démissionnaires de l’opposition, qu’il qualifie de « chantage », a réagi mardi à Xinhua le ministre d’Etat chargé de la Communication, de la Promotion de la culture civile et de la Réconciliation nationale, Christophe Gazam-Betty.

« Les enjeux du pays aujourd’hui sont trop importants pour se préoccuper des états d’âmes de certains individus. S’ils ne veulent pas participer au gouvernement, ils seront remplacés par d’autres personnes qui veulent le faire. Nous avons beaucoup de demandes », a souligné Gazam-Betty qu’on entendait pour la première fois depuis le coup d’Etat du 24 mars. Titulaire du portefeuille de la Communication dans le gouvernement sortant du 3 mars, issu des accords de paix du 11 janvier à Libreville au Gabon, ce diplomate de formation qui affirme s’atteler à la normalisation de son pays, était aussi resté injoignable depuis la pseudo- séquestration des cinq ministres Séléka de ce cabinet par la branche armée de la rébellion une semaine auparavant.

Les huit ministres de l’opposition ont décidé de suspendre leur participation au nouveau gouvernement de Nicolas Tiangaye, reconduit par le nouvel homme fort de Bangui, pour protester contre leur faible représentativité dans cette équipe de 34 membres dont 5 ministres d’Etat au rang desquels Christophe Gazam- Betty.

Ils ont été reçus, a confié le ministre, mardi matin par le chef du gouvernement, chef de file de l’opposition démocratique jusqu’à sa nomination suite aux accords de Libreville et candidat à la présidentielle de janvier 2011 remportée par le président déchu François Bozizé, d’après les résultats officiels proclamés par la Cour constitutionnelle.

Outre les responsables de la Séléka, le nouveau gouvernement comporte des représentants de diverses formations de l’opposition, des proches du défunt président Ange-Félix Patassé renversé en mars 2003 par François Bozizé et des acteurs de la société civile. On y retrouve des anciens ministres du régime du chef de l’Etat déchu.