YAOUNDE, 28 janvier (Xinhua) — Le ministre conseiller chargé du dialogue politique et social à la présidence centrafricaine, Clément Anicet Guiyama-Massogo, conduit depuis dimanche au Cameroun une mission officielle consacrée aux “consultations à la base” avec les Centrafricains vivant dans ce pays voisin sur la crise qui sévit depuis 2012 à Bangui et le reste du territoire centrafricain. Arrivée à Douala, la métropole économique camerounaise, la veille, la délégation comprenant le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme, Joseph Bindoumou, membre du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire), séjourne depuis lundi soir à Yaoundé, où elle mène aussi des contacts avec les autorités du Cameroun et des partenaires internationaux. Elle fait partie de 25 équipes de travail mandatées par les autorités de transition de Bangui pour “faire un diagnostic et recueillir des propositions de sortie de crise” à travers des séances d’écoute de la population dans les 16 préfectures du pays et quatre pays voisins dont, en plus du Cameroun, le Congo- Brazzaville, la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad, selon les explications officielles.

“Le but de la mission est de rencontrer les composantes de la société centrafricaine établies aussi bien à l’intérieur qu’à l’ extérieur du pays, pour pouvoir donner la possibilité à chacun de s’exprimer sur la situation vécue”, a indiqué à Yaoundé mercredi à Yaoundé, Clément Anicet Guiyama-Massogo. Conduite au Tchad par Léonie Banga Boti, ministre conseiller diplomatique à la présidence, au Congo-Brazzaville par Isabelle Gueaudueille, ministre des Eaux et Forêts, puis en RDC par Jeannette Detoa, ministre de la Réconciliation nationale, c’est une mission de préparation du Forum de réconciliation nationale prévu par l’accord de cessez-le-feu du 23 juillet 2014 à Brazzaville et désormais projeté en mars, un report de quatre mois par rapport au calendrier initial de novembre 2014. D’une durée de 15 jours, elle comporte trois pistes de réflexion principales axées sur les thématiques de “vérité, justice, réparation et réconciliation”, de “restauration de l’autorité de l’ Etat” et de “gouvernance politique et économique”, a précisé le ministre conseiller chargé du dialogue politique et social au sein du cabinet de la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba-Panza. Face à elle, la délégation reçue mercredi à Yaoundé par le délégué général à la Sûreté nationale du Cameroun, Martin Mbarga Nguelé,toutes les franges de la communauté centrafricaine dans ce pays sont visées, qu’il s’agisse des cadres d’institutions régionales et internationales, des exilés politiques, des étudiants, des travailleurs du secteur informel ou encore des réfugiés. Avec ses 9 colonies de Yaoundé auxquelles s’ajoutent 4 autres à Douala, d’un effectif estimé à environ 2.000 membres chacune, le Cameroun accueille sur son sol une importante ” diaspora” centrafricaine. Suite au coup d’Etat de François Bozizé de 2003 et à la crise militaro-politique de 2012, il enregistre en outre plus de 240.000 réfugiés. La mission Guiyama-Massogo prévoit à cet effet des visites à Bertoua, Garoua-Boulaï et Kentzou, dans l’Est du pays, qui concentre le plus grand nombre de ces réfugiés avec la région de l’ Adamaoua.