« Là où passe la route, le développement suit », dit un adage. Cependant, aux quartiers Toukra, Ndingangali, Walia, Ambatta, Kilwiti, Siguété, Dinéo, Djabaliro, Allahi, Kalatchou, Bourtou-Bourtou, Farcha (Djougoulié, Madjorio, Ethiopie)… de N’Djaména, il n’y a ni rue digne de ce nom. Pendant la saison des pluies, les populations desdits quartiers font des pieds et des mains pour circuler.

Les populations des quartiers Toukra, Ndingangali, Walia, Ambatta, Kilwiti, Siguété, Dinéo, Djabaliro, Allahi, Kalatchou, Bourtou-Bourtou, Farcha (Djougoulié, Madjorio, Ethiopie)… sont chaque année victimes des grosses pluies. Ces quartiers qui ont de nombreux bassins de rétention n’ont pas bénéficié de tracés de rues urbaines.

A chaque fois que le ciel est sombre, une certaine peur habite les habitants car, sortir de ces quartiers pour se rendre dans d’autres quartiers, est le parcours du combattant. La population patauge longtemps dans la boue pour accéder aux seuls principaux axes que disposent ces quartiers.

Les fonctionnaires desdits quartiers sont malheureux lorsqu’ils sortent de chez eux pour se rendre à leurs lieux de travail après la pluie. Les manches retroussées, les chaussures à la main, le sac en bandoulière, ces fonctionnaires, pieds nus, se battent contre les glissades. « C’est comme ça que nous faisons chaque fois qu’il pleut, et chaque saison des pluies. Nos quartiers reculés sont des zones marécageuses et la boue ne fait pas cadeau donc il faut se torturer pour circuler », témoin André, fonctionnaire au ministère des Finances résidant au quartier Dinéo, dans le 7ème arrondissement. Un témoignage repris en cœur par les habitants de ces quartiers.

Dès que la saison des pluies se pointe à l’horizon, l’on lit les craintes sur le visage de nombreux habitants de certains quartiers de la capitale, car, souvent, ils pataugent jusqu’à la voie bitumée, refaire leur toilette de nouveau avant de continuer dans leurs lieux de service. Face à cette situation intenable, dans certains quartiers, la population décide de prendre la question en main après des longues attentes des mairies des différentes communes. Les habitants s’organisent pour se frayer des passages par endroit. « Nous cotisons de l’argent par concession afin d’acheter des saletés, du sable afin d’arranger la route. Malgré cela, nous négocions avec la mairie qui met à notre disposition des tractopelles moyennant une somme d’argent pour le carburant et pour les chauffeurs. Ce qui en temps normal est la responsabilité de nos élus », informe Jacques, président du comité de crise vivant au quartier Gassi.

Tous pensent que le gouvernement et les élus locaux ne font rien pour améliorer les conditions de vie de leurs populations mais pensent plutôt à leurs intérêts égoïstes.