TECHNOLOGIE – Le ministre des Postes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Dr Idriss Saleh Bachar a été interpellé le mercredi 11 décembre par les élus du peuple sur les problématiques en lien avec son ministère. La qualité médiocre du réseau téléphonique n’a pas échappé au débat.

Les élus étant des usagers comme tout autres n’apprécient guère la qualité du réseau de téléphonie et l’ont fait savoir au ministre. Pour eux, il est inexplicable d’avoir un réseau aussi défaillant au regard de ce que déboursent les citoyens pour un service de piètre qualité. Ce que reconnait le ministre. Il déplore la situation et rappelle que l’Etat fait des efforts dans ce sens et sévit lorsque c’est nécessaire.

« Oui, nous sommes tous d’accord que la qualité de service reste à désirer. Mais il ne faut pas ignorer que le gouvernement a fait d’énormes efforts dans ce sens. Nous avons appliqué la loi 014 portant sanctions des opérateurs pour mauvaise qualité de service. Et nous l’avons déjà appliqué 14 fois avec nos opérateurs. »

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La loi 14 dont fait allusion le ministre est celle qui encadre les communications électroniques en République du Tchad. Dans une de ses dispositions, il est prévu des sanctions au cas où les opérateurs auraient manqué à leurs engagements contractuels. Engagements qui sont entre autres fournir un service de qualité, offrir une gamme de prestations diverses et variées, offrir à l’ensemble de la population partout sur le territoire national une qualité de service optimal et au meilleur tarif.

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Au vu de l’expérience que nous faisons de l’usage de la téléphonie mobile au Tchad, on est loin d’être des citoyens bien servis et satisfaits de ce à quoi on paye pour. L’internet, n’en parlons même pas, si les prix ont baissé la qualité aussi. Et ce n’est pas le député Saleh Kebzabo qui va nous démentir, il a fait part de son expérience au ministre à travers une boutade. « La 4G est une fiction. Pour télécharger un document de 10 Ko, il faut prendre tout le temps nécessaire, pour de fois ne pas voir finir le téléchargement. »

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Alors l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes), le gendarme des télécoms sévit des fois et à raison. Alors de l’avis des opérateurs, cela est exagéré et à tort, mais du côté des consommateurs ce n’est pas assez, compte tenu du préjudice subi. La société civile via les associations des consommateurs n’a de cesse à appeler au boycott ou à des journées de débrayages. Le dernier en date remonte au 2 juillet 2019 à l’appel du collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) qui a demandé une demi-journée sans téléphone sur l’ensemble du territoire national.

Malheureusement compte tenu de l’importance du téléphone et internet dans nos vies, il est difficile que de telles actions aient un écho retentissant au point de faire pression sur les opérateurs de téléphonie. Le seul levier de pression significatif dont on dispose reste la sanction pécuniaire ou administrative que peut administrer aux opérateurs l’ARCEP en tant que gendarme des TICs.