La pérennité et la stabilité des institutions démocratiques est un gage du développement économique et social, affirme le président de la Commission de l’Union africaine.

« Nous avons récemment tous vécu, avec consternation et inquiétude, le retour en force des coups d’État militaires dans certains de nos États membres. On assiste ainsi à la résurgence d’une pratique que nous croyions à jamais révolue, avec l’avènement d’une nouvelle ère, celle prometteuse de la consolidation démocratique », déclare le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, à la 16e session extraordinaire de la conférence de l’Union africaine sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement qui s’est déroulée le 28 mai à Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale.

Parmi les causes de ces changements avancées par les putschistes de ces derniers mois, cite-t-il,  figurent en bonne place l’incapacité des pouvoirs publics élus à combattre efficacement le terrorisme. « Ainsi donc, aux justifications à posteriori désormais classiques, telles que l’impéritie des gouvernements civils, la mauvaise gouvernance sous toutes ses formes, la crise de légitimité des institutions démocratiques, s’ajoute désormais l’argument du monopole de la compétence en matière de lutte contre le terrorisme ».

Les coups d’État deviennent, dans cette perspective, déduit-il, l’effet logique de l’expansion du terrorisme. C’est alors que, indique Moussa Faki, se pose la question lancinante du respect des dispositions constitutionnelles internes et des engagements juridiques continentaux auxquels les États membres de l’UA ont librement souscrit et qui proscrivent de manière non-équivoque l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels.

« Certains sont d’avis, peut-être sans raison, que les modifications de constitutions aux fins de confiscation du pouvoir constitue des sources de contestation et d’instabilité (…) La pérennité et la stabilité des institutions démocratiques est un gage du développement économique et social de nos pays », croit le diplomate tchadien.