Dans son programme de politique générale, le gouvernement prévoit de construire des Maisons des entrepreneurs dans toutes les provinces. Des entrepreneurs interrogés déclarent être vigilants face à une telle annonce.

Construction des Maisons des entrepreneurs, Fonds prioritaire pour l’entrepreneuriat et la croissance, mise en place d’un start-up act pour favoriser l’émergence des start-up… Le Premier ministre Allah-Maye Halina et son gouvernement tentent de séduire les entrepreneurs, pour la plupart jeunes.

La construction de ces Maisons favorise le développement d’entreprises locales. Chacune d’entre elles, informe le gouvernement, sera dotée d’espaces de travail totalement équipés d’ordinateurs, d’imprimantes et de connexion Internet pour faciliter l’accès aux ressources. Chaque année, des prix seront remis aux dix projets les plus innovants développés en leurs seins.

Acculé par les taxes et tracasseries administratives, Nguenamadji Alfred, promoteur d’Alpha Corporation, une jeune structure spécialisée dans la communication et la promotion culturelle, attend de voir à quoi ressemblera ce projet.

’’L’Agence nationale des investissements et des exportations (ANIE) ne facilite pas la tâche aux jeunes en ce qui concerne les papiers administratifs. Il faut aussi revoir les taxes (…) Une promesse reste une promesse. Le Premier ministre décide de construire la Maison des entrepreneurs mais à quoi servira-t-elle exactement ?’’, se demande-t-il.

Visiblement désabusé par les promesses et initiatives qui ont subitement disparu, Djimnade Parfait, promoteur de l’incubateur Agro business Tchad, ne décolère pas.

Nous avons assez de programmes d’appui à la jeunesse et à l’entrepreneuriat. Jusqu’à présent personne n’a justifié la disparition du Fonds de l’entrepreneuriat jeune d’une enveloppe de 30 milliards ; le projet initiative 50 mille emplois est un échec…’’, cite-t-il.

Toutefois, si ce projet tient à cœur les autorités, il leur demande d’impliquer les acteurs du domaine. “Le projet doit être minutieusement réfléchi. Il faut impliquer les jeunes acteurs de l’écosystème entrepreneurial sans appartenance ethnique, religieuse et politique’’, lance-t-il.