Les distributeurs de gaz à N’Djaména menacent d’observer une grève. Ces commerçants sont mécontents d’une nouvelle décision prise par les sociétés agréées de distribution. Ces dernières, ont désormais décidé d’enfuter uniquement les bouteilles portant les noms de leurs sociétés. Pour les distributeurs cette décision n’émanant pas du ministère en charge du Pétrole, est un sabotage de la Politique du Gouvernement permettant de faciliter l’accès au gaz à tous les ménages tchadiens.

Ces distributeurs justifient leur mécontentement, par la distance qui sépare leurs points de vente par rapport à l’emplacement géographique des marketers. « Les marketers retenus récemment par le ministère sont soit à Farcha, à Dinguessou, à Sadjéré ou à Djarmaya. Pour un distributeur qui a des bouteilles appartenant à ces différentes sociétés comment devrait-il faire, pour s’approvisionner ? Le gaz est subventionné par l’Etat et son prix est homologué et l’on ne peut pas ajouter des frais supplémentaires pour justifier le coût du transport » s’inquiète un distributeur. « Nous sommes vraiment surpris par cette exigence des marketers. On remplissait nos différentes bouteilles dans les sociétés les plus proches et aujourd’hui des sociétés telles que Gaz-Com, PETAB-Gaz et Total, refusent d’enfûter des bouteilles autres que les leurs. «C’est une injustice ! Nous les distributeurs, nous sommes les premiers à être engagés pour accompagner la politique du chef de l’Etat, pour rendre le gaz accessible à tous les ménages » souligne pour sa part un autre.

Ils estiment que, les marketers en connivence avec l’ARSAT, seraient en train de tout « manigancer » pour rendre leurs activités difficiles en vue d’augmenter leurs chiffres d’affaires. « Les bouteilles sont subventionnées, le prix est subventionné, un seul distributeur à des bouteilles de plusieurs sociétés. Sur une bouteille, le distributeur gagne difficilement un bénéfice de 250 Fcfa. Si l’Etat fait des efforts pour subventionner ce produit pourquoi des individus veulent s’adonner à des spéculations » explique un troisième distributeur. Ce dernier martèle que, si ces sociétés ne veulent pas remplir les bouteilles ne les appartenant pas, qu’elles n’ont qu’à récupérer les leurs bouteilles et restituer leur argent. « Ces sociétés s’amusent nous allons tous rendre leurs bouteilles et on verra qui va distribuer le gaz dans la ville de N’Djaména. Nous ne pouvons pas travailler à perte. Nous sommes des clients et on nous doit le respect » tranche-t-il.