Deux jours après la présidentielle, des missions d’observation de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale(CEEAC) et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont présenté leur rapport. C’était à travers une conférence de presse ce 13 avril.



C’est un travail d’observation qui a couvert la campagne électorale jusqu’au déroulement du scrutin. 17 candidats ont été déclarés à la Cour suprême. Laquelle, après examen, n’en validera que 10. “Trois de ces candidats ont toutefois décidé de se retirer de l’élection. La raison évoquée étant l’utilisation excessive de la force publique contre l’opposition qui serait de nature à compromettre la crédibilité du scrutin“, souligne le rapport.

Les observateurs d’indiquer que la période de la campagne est marquée par un certain déséquilibre entre les candidats. Le déploiement des affiches sur les voies et espaces publics a été notamment soulevé par le rapport.

En ce qui concerne le scrutin, ces équipes ont relevé un retard allant de 30 minutes à 2 heures du temps à l’ouverture des bureaux de votes. Des retards qui s’expliquent, selon elles, d’une part, par le déploiement tardif des agents sur le terrain. D’autre part, par le manque des matériels.


Avant et pendant le déroulement de l’élection, plusieurs constats ont été faits. Du point de vue politique, le rapport fait remarquer que l’élection est caractérisée par des tensions politiques internes. L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont observé un contexte politique marqué par des divergences entre deux
principaux camps politiques, à savoir : d’une part, ceux qui appellent à participer à l’élection, et d’autre part, ceux qui appellent à la boycotter. Du côté sécuritaire, ces institutions ont été rassurées par les autorités tchadiennes que des mesures ont été prises pour l’organisation de l’élection dans la paix et la sécurité. Concernant la société civile, ces missions ont également observé un engagement avec deux grandes tendances: celle qui a soutenu l’appel au boycott lancé par certains candidats de l’opposition, et celle qui a accompagné le processus jusqu’au bout.

Une faible participation des représentants des candidats et des observateurs électoraux a été notée par l’UA et la CEEAC. A la fin du scrutin, ces missions informent que la majorité des bureaux n’ont pas fermé à l’heure. “Ils avaient soit un retard, soit il y a des électeurs dans la file d’attente à l’heure de la fermeture”.


Ces missions ont ainsi formulé des recommandations à l’État tchadien et à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elles sont, entre autres : renouer le dialogue avec l’ensemble des acteurs politiques et la société civile afin d’apaiser les tensions politiques, renforcer les moyens humains et matériels de la CENI afin d’améliorer l’organisation des scrutins à venir.