Les électeurs tchadiens se sont rendu aux urnes ce 11 avril pour voter leur président. Mais le président du parti les Transformateurs, Masra Succès a refusé de voter. Il évoque le manque de justice, d’inclusion et d’alternance.
A notre question s’il a voté aujourd’hui, Masra Succès a répondu par la négative. ” Évidemment que non, nous sommes cohérents”, lâche le leader des Transformateurs. Il a relevé que le scrutin du 11 avril n’a pas pris en compte toute la population, y compris les candidats. “On a réduit l’élection à un choix autour de 20% de la population”.
“Nous ne pouvons pas participer à une élection qui est un apartheid électoral, qui exclut 80% de la population”, a-t-il déclaré. Pour justifier cette position, il estime que la population n’a pas eu son candidat à l’élection. “La population n’a pas eu le droit d’avoir leur candidat à l’élection organisée par Idriss Déby Itno”.
Le président Idriss Deby Itno ne peut plus être candidat, a indiqué Masra Succès qui tient à une alternance politique à la tête du pays. “Il a dit au peuple tchadien que les deux premiers mandats étaient au nom du peuple. Mais à partir du troisième mandat jusqu’à maintenant, c’est la France qui l’a obligé de rester et que tant pis pour le peuple tchadien”, analyse-t-il.
Pour Masra Succès, l’échéance électorale en cours est entachée d’irrégularités. “Une élection à laquelle une même personne a dix cartes d’électeurs est une élection de farce. Quelqu’un qui est à N’Djaména est enregistré comme nomade dans son village”, affirme-t-il.
D’un autre côté, Masra Succès dit déplorer le manque de justice dans le processus électoral. “Il y a un grand nombre qui a refusé d’être candidat. Parce que les conditions de justice électorale ne sont pas là. Certains candidats important du pays se sont retirés. Certains ont préféré ne même pas déposer leur dossier de candidature”, relève-t-il.
Pour rappel, la candidature du président des Transformateurs a été invalidée par la Cour suprême. Il n’a pas notamment l’âge de 40 ans requis pour être candidat, a évoqué la Cour suprême.