Les deux jours de manifestations à l’université de N’Djaména ont été soldés par des arrestations et blessés. Pour l’Union nationale des étudiants tchadiens (Unet), section de N’Djamena, cette lutte pour exiger la réhabilitation de leurs camarades exclus et de meilleures conditions d’études va se poursuivre.

Depuis hier, l’air est irrespirable au campus universitaire d’Ardep-djoumbal et ses alentours. La raison : les gaz lacrymogènes ont envahi l’atmosphère. Ils ont été utilisés pour disperser les manifestants et répondre aux jets de pierre des étudiants.

De grands établissements comme le lycée Félix Eboué (LFE), le lycée technique commercial (LTC) et le lycée technique industriel (LTI) sont forcés de fermer leurs portes.

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Tirés à l’emporte-pièce, ces gaz lacrymogènes ont fait de nombreux dégâts collatéraux. Sous nos yeux, des élèves filles du LTC se sont évanouies et conduites à moto vers des établissements sanitaires. Certains élèves et étudiants étaient en larmes et couraient dans tous les sens.  « On a enregistré quelques blessés. Il y a eu six étudiants arrêtés depuis hier. Mais on les a libérés le même soir » , explique le secrétaire général de l’Unet de N’Djaména, Yaya Barkaï.

Après avoir pris le contrôle de la situation, des éléments de la Police ont occupé les rues et endroits stratégiques pour dissuader toute velléité de manifestation.  « Ce matin, j’apprends qu’il y a eu des étudiants arrêtés mais ce n’est pas confirmé », confie-t-il.

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Au campus de Toukra, bien que les cours ont été arrêtés sous la pression des manifestants, aucun dégât n’a été signalé. « Nous exigeons la libération de nos 3 camarades exclus ; la mise en circulation de nos nouveaux bus et la construction d’un centre de santé », réitère-t-il.

« Les autorités ne nous ont pas appelés mais d’après les informations, ils seront réhabilités mais rien n’a été publié pour l’instant. Pour le moment, on n’a pas encore prévu de reprendre avec les cours. Nous ne sommes contre personne. Nous voulons juste qu’on accède à nos revendications », insiste Yaya Barkaï.