Après la création de la Fondation lumière des enfants (FLE), en janvier dernier, Souraya Mahamat Djaranabi, entend organiser un marché de Noël pour permettre un brassage entre les enfants et donner un cadre d’épanouissement aux enfants des rues. Elle se dit déterminée à leur offrir un « avenir meilleur ». Portrait.

Souraya Mahamat Djaranebi est née au Gabon, pays d’Afrique centrale. Elle y passe son enfance et effectue l’ensemble de son parcours scolaire et académique. « Les conditions étaient favorables. Il y avait l’amour et l’éducation. On ne se sentait pas comme des étrangers. Les Gabonais sont des gens respectueux et très accueillants », admet-elle.

Après l’obtention de son baccalauréat en 2001, Souraya décroche ensuite son Brevet de technicien supérieur (BTS) en secrétariat et bureautique. Puis un master en communication et marketing. Arrivée au pays, Souraya intègre la Banque commerciale du chari (BCC) où elle travaille depuis 15 ans. « J’ai commencé en tant que secrétaire bureautique. Après, j’étais au service commercial et chargée de communication et marketing.»

Aujourd’hui, l’ainée d’une fratrie de 7 enfants est gestionnaire de comptes.  « Comme vous le savez au Tchad, les femmes n’ont pas, malgré les efforts fournis, l’opportunité d’occuper certains postes. Parce qu’on se dit qu’une femme est incapable d’occuper des postes supérieurs. Il faut qu’elle soit adjointe. Mais, un jour, on fera comprendre aux gens qu’on est aussi capable de faire ce qu’un homme fait. Et même plus », relate-t-elle ses difficultés, l’air serein.

Parallèlement à sa vie professionnelle, la mère de 5 enfants œuvre également dans le social. Son projet de création d’une fondation, qu’elle nourrit depuis 2015, voit le jour en janvier 2021. Elle s’engage à porter assistance aux enfants dans la rue. « Je me demande pourquoi ces enfants sont dans la rue. J’ai une peine très lourde de les voir ainsi. Un enfant qui est dans la rue n’a pas d’éducation, ni d’amour », regrette-t-elle. C’est un état qui, d’après elle, pourrait les rendre violents.

Étant à ses débuts, la FLE travaille sur ses programmes et songe à disposer d’un centre d’accueil d’enfants. «  Notre structure est encore en chantier. On n’a pas de partenaire. On essaye de se battre nous-mêmes ». Surmenée, Souraya Mahamat, dit ne pas baisser les bras pour redonner le sourire à ces enfants. «    On fait des décentes dans les rues pour voir l’état de ces enfants, voir ce qui les pousse à être dans la rue », confie la trentenaire.

A partir du 16 décembre, sa fondation va lancer à N’Djaména, un marché de Noël pour la même cause. « Un podium dédié aux enfants sera mis en place. Pendant deux semaines, les enfants auront à passer des jeux concours… il y aura également une journée de l’arbre. Un arbre acheté est égal à un enfant scolarisé », énonce-t-elle.