PORTRAIT – Autorités administratives, humanitaires et opérateurs économiques ont été conviés au forum sur le Nexus humanitaire-développement du 25 au 27 octobre à Moundou, pour discuter de la situation des réfugiés au Tchad. Parmi eux, figure Al-hadji Oumar, le représentant des réfugiés venu pour défendre la cause de ses compatriotes. Qui est-il et quelle sont ses attentes ?

Lundi, 8 heures 30minutes. Le modérateur demande à tous les participants de se présenter. Il se lève au milieu de la foule “Je m’appelle Al-hadj Oumar, réfugié commerçant résident à Goré dans le département de la Nya Pendé”.

Al-hadj Oumar est venu prendre part à ce forum consacré aux réfugiés pour défendre les intérêts de ses frères et soeurs réfugiés sur le territoire tchadien. “Ce que j’attends de ce forum, c’est que le gouvernement pense aux réfugiés. Également aux autres en les aidant, les formant avec les partenaires HCR et les autres. Donner l’opportunité aux autres réfugiés centrafricains vivant sur le sol tchadien d’améliorer leur conditions de vie“.

Al-hadj Oumar fait partie de ceux qui ont quitté leur pays suite à des menaces armées pour trouver refuge au Tchad. Son histoire ressemble à celle de centaines de milliers de ses compatriotes qui ont fui la Centrafrique à l’aide de voiture, à pied, et autres moyens de déplacement pour sauver leur peau.
Je suis au Tchad depuis 2009. Je suis arrivé en tant que réfugié au Tchad. J’ai fui la guerre à cette époque. Et Arrivé ici, la Commission nationale d’accueil de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR) m’a accueilli dans le camp Damofor“.

Ça a été difficile au début“, au fil du temps le réfugié centrafricain a pu s’adapter aux conditions de vie. “Nous les jeunes avions créé un groupement dénommé ‘’Groupement droit chemin’’. Il nous a permis de trouver quelques AGR. J’ai reçu un crédit avec FLN. C’est un fond de HCR qui m’a permis de faire le commerce“.

Oumar s’est lancé dans le commerce vers les années 2010-2011, et s’impose aujourd’hui. “J’ai une boutique contenant divers articles et un magasin agricole. Je n’ai pas de difficultés. Je paie mes marchandises et je les vends comme les autres”.

Après 12 ans
passés sur le territoire tchadien, Oumar s’est marié et a trois enfants. “Mes enfants sont tous nés au Tchad et ont obtenu leur acte de naissance. Ils ont aussi le statut du réfugié”. Le jeune commerçant d’environ une trentaine d’années remercie le gouvernement tchadien. “Quand nous avons fui la guerre le premier pays qui nous a accueilli à bras ouvert c’est le Tchad. Je suis très reconnaissant envers le gouvernement tchadien”.

Il demande aux autorités d’aider ses compatriotes à s’impliquer dans la vie sociale. “Il faut qu’il fasse un peu d’effort pour encadrer les réfugiés qui sont sur le territoire tchadien, les étudiants, commerçants, agriculteurs et éleveurs afin qu’ils bénéficient des formations”. Car selon lui, ses frères et soeurs qui ont fui la guerre sont dans une “situation un peu compliquée. Certains sont sans travail, d’autres sans aide. Leur état ne me plait pas: c’est critique.”