Par décret No 1225 du 16 mai 2022, Abderamane Barka a été nommé président de la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA). Tchadinfos vous portraiture celui qui va désormais diriger l’organe de régulation des médias au Tchad.

Après 5 ans à la tête du Haut conseil de la communication (HCC) devenu Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) en 2018, Dieudonné Djonabaye s’en va (il est nommé le 19 mai conseiller chargé de mission à la présidence de la République). C’est Abderamane Barka qui prend sa suite.

Journaliste depuis plus de 20 ans, le natif d’Ati dans le Batha a aimé le journalisme très tôt. Dès le collège, il était cameraman free-lance (1992-1996) après avoir suivi une formation dans ce sens. En même temps, il collaborait avec le quotidien Le Progrès créé en 1993 par son oncle Mahamat Hissène en pliant le journal, en le distribuant ou encore en matière de photographie.

Après son baccalauréat série A4 en 1996, Abderamane Barka qui dit aimé pourtant le journalisme, l’économie et la sociologie, tente de se faire recruter à l’université de N’Djamena en philosophie, une matière dans laquelle il a eu 14 au bac. Malgré cette forte moyenne, il ne sera pas retenu. Surpris mais pas découragé.

C’est finalement en novembre 1996 qu’il met le cap sur Niamey au Niger où il a été retenu à l’IFTIC (Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication). C’est sans difficulté qu’Abderamane Barka sort nanti en 1999 d’un diplôme supérieur de journalisme, car « j’avais déjà une idée de la profession » avec sa collaboration au Progrès et la lecture des documents sur la presse mis à sa disposition dès le collège par son oncle Mahamat Hissène.

De retour au pays, le jeune frais émoulu se rappelle que de l’aéroport, il a atterri directement au journal Le Progrès, un journal qu’il a servi jusqu’au 31 décembre 2021. D’abord comme journaliste reporter d’août 1999 à septembre 2000, puis rédacteur en chef de septembre 2000 à décembre 2001 et directeur de publication jusqu’à son départ. Après 20 ans de direction de publication, le père de 6 enfants quitte donc Le Progrès et lance son hebdomadaire Déclic en février 2022.

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Celui qui est aussi formateur de presse a également une longue expérience dans les organisations professionnelles. Il a été rapporteur général de l’organe d’autorégulation, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique des médias au Tchad (ODEMET), de sa création en 2004 à 2009 puis président de 2009 à 2013. Depuis octobre 2019, il est président du conseil d’administration de la Maison des médias du Tchad (MMT) pour un mandat unique de trois ans. L’homme de 49 ans est aussi président de la Commission nationale de la carte d’identité du journaliste professionnel (CNCIJP) depuis juin 2020.

Comment passer de responsable de média à régulateur ? « Non je n’ai pas l’impression de passer de l’autre côté. Je suis d’ici et je viens d’ici », rétorque Abderamane Barka en rigolant. Pour lui, sa nomination à la tête de la HAMA est en quelque sorte l’aboutissement d’un processus, d’une carrière. En effet, indique-t-il, en plus des expériences de journaliste puis de patron de presse, de formateur de presse, « j’ai eu la chance de faire déjà une transition en tant que président de la Commission nationale de la carte d’identité du journaliste professionnelle. Je travaillais déjà sur la base de la déontologie. En plus de l’ODEMET qui est déjà un plus, c’est un lien avec la régulation ». Pour lui, il y avait déjà une « co-régulation » qui se faisait quand il présidait l’ODEMET parce le HCC de l’époque se basait sur le monitoring de l’ODEMET pour distribuer l’aide à la presse ou encore le retrait de la carte de presse, l’une des sanctions extrêmes prévues par l’organe d’autorégulation ne pouvait être prise que par l’organe régulateur. « C’est dans la même tendance que nous prendrons le travail parce que c’est en lien. Je me retrouve bien dans ce processus », conclut le nouveau patron de la HAMA.