Il est considéré comme l’un des influenceurs tchadiens sur le réseau bleu, à travers ses vidéos et posts. Ahmat Haroun Larry est un acteur de la société civile engagé. Tchadinfos vous brosse son portrait et ses combats pour la lutte contre la corruption.

Ahmat Haroun Larry est un acteur de la société civile avec beaucoup de casquettes. Non seulement il est le président national de la jeune chambre internationale du Tchad, mais aussi le président du Groupe de réflexion sur l’avenir et la construction du Tchad (GRACTCHAD). GRACTCHAD est un Think Tank créé à Yaoundé en 2005, et qui a eu son autorisation au Tchad en 2018.

Ahmat Larry est en outre secrétaire général du Collectif des associations et mouvements des jeunes du Tchad (CAMOJET), une faîtière qui regroupe 64 organisations de jeunes. Il est aussi secrétaire général de l’Association des jeunes pour le développement du Djourab depuis 2018.

En dehors de toutes ces fonctions, Ahmat Larry est Président Directeur Général (PDG) du cabinet Larry consulting. Il est également écrivain, avec à son actif neuf ouvrages. Un pedigree qui lui permet d’être consultant sur plusieurs chaînes de télévision (Tchad24, Afrique médias…), notamment en géopolitique, géostratégie, politique publique internationale, sécurité régionale et transfrontalière. Larry est nanti d’un Master en Sciences politiques, obtenu à l’Université de Yaoundé II (Soa) au Cameroun, spécialité géostratégie. En clair, il est un politologue.

Ahmat Larry indique qu’il a commencé à dénoncer sur les réseaux sociaux depuis 2016, parce que sa position au sein de la société civile lui a permis d’acquérir beaucoup d’autres connaissances.

Depuis 2018, Ahmat Larry fait partie des experts nationaux chargés du suivi de la mise en œuvre du plan national de développement (PND2017-2021), au ministère du Plan.

Il a eu la chance d’avoir d’autres formations à travers le monde, à l’Institut des Nations unies pour la recherche et le développement. Une formation basée sur la lutte contre la corruption. Cette formation lui a permis de comprendre que pour changer une société, il faut commencer par le bas. S’ils commencent par le haut, ils ne peuvent pas atteindre le seuil. Le gouvernant a besoin d’être soutenu. La société a besoin d’être éclairée. En tant qu’acteur de la société civile, c’est à eux de détecter le problème et le dévoiler pour permettre aux gouvernants de prendre une décision pour le bien de la communauté, fait noter Larry. C’est dans ce sens qu’il a commencé à prendre les risques pour dénoncer les maux qui minent le pays. Selon lui, pour changer une société, il faut toujours dénoncer et prendre des risques.

Ce qui fait la fierté de Larry, il a pu former plusieurs autres jeunes. Ahmat Haroun précise que tout ce qui le préoccupe, c’est l’intérêt national.

Larry n’hésite pas dans ses vidéos publiées sur les réseaux sociaux de citer nommément certains responsables, il reconnaît que c’est très dangereux, mais « il le faut pour apporter un changement dans la société ».

Larry proteste contre la rétention de l’information par les autorités compétentes. D’où, note-t-il, il est souvent obligé de citer certaines personnes nommément. Du fait que chaque responsable d’une institution doit rendre compte à l’État et au peuple tchadien. C’est ce qui le pousse parfois à citer les noms. Il avoue qu’il sait que c’est très dangereux et que ça fait mal de citer une personne. « Honnêtement, la majorité des gens que je cite ont changé, et c’est eux-mêmes qui me félicitent parfois », a-t-il lâché.

Ahmat Haroun Larry, affirme qu’il dénonce certaines pratiques malsaines par amour de son pays, et non qu’il est en quête d’un poste quelconque. Il souligne avoir eu beaucoup de propositions de postes, mais que pour le moment, il n’a accepté aucune offre. Mais pourquoi pas servir son pays, le moment viendra. Si on fait appel à lui pour servir la nation, il le fera, assure Larry.

« J’étais au comité de gestion de crise sanitaire de COVID19, membre du sous-comité, sensibilisation et communication. C’est une mission difficile, mais j’ai assumé », a-t-il fait savoir.

Le président du GRACTCHAD souligne que sa formation sur la lutte contre la corruption lui a permis d’ouvrir les yeux pour lutter contre la mal gouvernance. Pour lui, c’est lorsque tous les citoyens comprennent leurs intérêts dans la nation que son objectif est atteint. « Si les citoyens comprennent la taxe d’un franc qu’on leur prélève, ça permet de faire quelque chose pour eux, c’est là où les responsables auront peur. Si les policiers comprennent qu’on les paye pour protéger la population, ils vont bien travailler… », relève Larry.

Cet influenceur souligne en fin qu’il rêve d’un Tchad où les Tchadiens auront les mêmes droits, où aucune religion, aucune ethnie, aucun fils du Tchad ne sera exclu, un Tchad de justice, d’égalité et de paix.