Licencié en Aménagement du territoire, Maïla André, a cherché de l’emploi, sans succès. Depuis une dizaine d’années, il s’occupe de sa famille par la coiffure.
Bachelier de la série littéraire en 2009, Maïla André quitte la ville de Kélo, dans la province de la Tandjilé, pour N’Djamena, la capitale. En 2010, il s’inscrit à l’université d’Ati où il obtient en 2013 sa licence en Aménagement du territoire. C’était la toute première promotion de cette filière nouvellement introduite.
Jeune diplômé, Maïla nourrit beaucoup d’espoir quant à sa carrière professionnelle. « C’était la toute première fois que notre filière était introduite à l’université. On nous avait donné beaucoup d’espoir. On se disait qu’il fallait qu’on finisse très rapidement pour commencer à travailler. Mais, après le diplôme, c’était la désolation », confie-t-il.
Il fait face à la réalité du marché précaire de l’emploi. Maïla multiplie les demandes de stage et d’emploi, sans retour positif. « Pour la première fois que j’ai trouvé un stage, c’était en 2016 et c’était grâce à un client d’un salon de coiffure. Avant lui, j’ai déposé partout, en vain. J’ai passé trois ans de stage aux cadastres et j’ai compris que ça ne m’arrangeait pas », tranche-t-il.
Etant élève à Kélo, Maïla a commencé la coiffure. Il a jugé utile de réembrasser pleinement cette activité, qu’il n’a pas totalement cessé pendant son stage. « J’ai travaillé dans un salon de coiffure près du grand château du quartier Chagoua pendant 5 ans (2013-2018). J’ai quitté ce salon pour un autre qui appartenait à un ami togolais. Avec l’avènement de la Covid-19, on a dû fermer le salon », raconte-t-il.
Proche de la clientèle, Il commence à donner ses services à domicile. En septembre 2022, il décide de s’installer à son propre compte au quartier Walia, dans le 9e arrondissement de N’Djaména. Il ne regrette pas ce choix. « C’est ce travail qui me donne à manger. En moyenne, je fais une recette de 10.000 F.CFA par jour. Ce qui fait ma force est que les mesures d’hygiènes sont respectées, l’accueil des clients est assuré. Au début, j’étais seul ; j’ai commencé par avoir l’appui des jeunes du quartier, qui sont pour certains des diplômés et étudiants », explique le trentenaire.
En dépit des difficultés liées notamment aux coupures intempestives de l’électricité en période de chaleur et des droits de mairie, Maïla André, rêve de développer son salon et en ouvrir d’autres. « Quand on me parle de mon diplôme, ça m’anime. Tout ce que j’ai pu gagner, c’est dans la coiffure. Je suis père de trois enfants », se réjouit-il.