Portrait – Dans le cadre de la Semaine nationale de la femme tchadienne (Senafet), la rédaction a initié une série de portrait de femmes qui se distinguent dans leurs domaines d’activité ou dans la société. Découvrez ici, Nadia Patricia Tessou, première femme tchadienne cardiologue en service à l’hôpital Tchad-Chine.

Notre première cardiologue débute ses études primaires à l’école Source de Progrès puis le secondaire au Collège évangélique de N’Djamena. Intéressée par les questions de la santé, après son baccalauréat série D, la jeune bachelière s’envole pour Dakar et entre à la faculté de médecine de l’Université Cheick Anta Diop après un court séjour à la faculté des sciences de la santé de l’université de N’Djamena.

Une fois son doctorat en médecine générale, le médecin au silhouette remarquable et au teint clair va se spécialiser en cardiologie où elle devient la première femme tchadienne cardiologue.

Après le baccalauréat, étant orpheline, ma mère a voulu que je vienne poursuivre les études à la faculté de médecine à l’Université de N’Djamena, mais après une année et demie à la Faculté, je suis partie au Sénégal où j’ai continué mes études pour finir avec un doctorat en médecine en 2012, puis je suis rentrée à N’Djamena où j’ai exercé en tant que médecin stagiaire aux Urgences de l’hôpital Central pendant une année et demie ensuite, je suis repartie au Sénégal pour la spécialisation en Cardiologie, j’ai fini depuis 2020“, détaille-t-elle.

Pourquoi avoir choisi la cardiologie, Nadia Tessou répond : ” Étant aux urgences de l’hôpital Central, j’ai remarqué tout de suite qu’il y avait un grand nombre de patients qui venaient se faire consulter pour des maladies cardiovasculaires, et bien les complications aussi, ce qui a fait que j’ai porté mon choix vers cette spécialité.

Actuellement en service à l’hôpital Tchad-Chine, Nadia Patricia Tessou est très active sur les réseaux sociaux en matière d’information et de sensibilisation sur les maladies cardiovasculaires. Comme dans tout autre métier, la cardiologue n’échappe pas aux difficultés dans l’exercice de son métier.

“J’éprouve énormément de difficultés. Déjà, le plateau technique n’est pas trop développé et étant première femme cardiologue, le Tchad ne m’offre pas de possibilité de donner l’envie à mes petites sœurs de suivre mes pas, je veux parler de la valorisation dans mon métier, et bien d’autres choses”, déplore Nadia.

À la femme tchadienne, je dirai qu’il faut déjà savoir le sens de la Journée Internationale de la Femme. Il ne faut pas se limiter à la fête, aux pagnes, mais aller au-delà. C’est une journée acquise après que les femmes ont lutté des années, ont revendiqué pendant des années pour arracher cette liberté, le droit à égalité donc c’est une journée d’action de sensibilisation et surtout de réflexion. On doit s’évaluer chaque année pour se rapprocher de cet objectif “, conclut Nadia Patricia Tessou.