Le sommet Extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) présidé par le président Paul Biya, président en exercice de la conférence des Chefs d’État de la CEMAC vient de débuter en visioconférence.

Ce Sommet est placé sous le thème « Évaluation de la situation macroéconomique de la zone CEMAC en contexte de pandémie du COVID-19 et analyse des mesures de redressement ».

Enjeux du sommet

Les différentes crises sécuritaire, sanitaire, économique, sociopolitique, etc., auxquelles font face les pays membres de la CEMAC ont des répercussions indéniables sur les économies de la sous-région. Le sommet extraordinaire pourrait donc avoir pour objectif de :

■ dresser un état des lieux de la situation depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19 en 2019 et la résurgence des crises sécuritaires ;

■ procéder à une évaluation des différentes mesures mises en œuvre dans le cadre de la riposte à la pandémie et répondre aux conséquences économiques, monétaires, financières liées aussi bien au COVID-19 qu’à la crise économique de 2016 ;

■ convenir éventuellement des mesures nouvelles à prendre, tenant compte du contexte actuel caractérisé par les fronts suivants : sécuritaire, sanitaire, économique, monétaire, financier et social.

Attentes du sommet

Au plan politique : la CEMAC est appelée à se mobiliser au plus haut niveau et à démontrer son engagement solidaire à faire face aux crises.

Au plan sécuritaire : il est question de réaffirmer l’engagement des Chefs d’Etat de la CEMAC en faveur de la paix et de la sécurité, et de condamner les actes barbares et criminels perpétrés par les groupes terroristes dans la sous-région.

Au plan sanitaire et social : en appeler à la mobilisation en faveur de la vaccination contre le COVID-19 pour atteindre le niveau d’immunité collective, en plaidant pour le financement de l’accès au vaccin et renforcer la protection sociale des personnes vulnérables.

Au plan économique et financier, il s’agit de :

■ renouveler l’engagement solidaire en faveur du Programme des Réformes Economiques et Financières au sein de la CEMAC (PREF-CEMAC), et l’entrée des pays de la CEMAC dans des programmes de seconde génération avec le FMI ;

■ décider de l’affectation partielle des ressources issues des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) au FMI en vue de la réduction des arriérés intérieurs et du renforcement des fonds propres du système bancaire ;

■ atténuer l’exposition des banques sur les Etats ;

■ soutenir l’appel de la conférence de Paris du 18 mai 2021, sur la relance des économies africaines, pour une allocation globale d’un montant de 100 milliards de dollars en DTS au profit de l’Afrique ;

■ exprimer la solidarité de la CEMAC en faveur des déclarations d’Abidjan au sujet de la reconstitution des ressources 2020 de l’Association Internationale de Développement (IDA 20). L’IDA est un organisme de la Banque Mondiale dont les ressources proviennent de ses Etats membres les plus riches ;

■ solliciter un soutien vaste de la communauté internationale pour la relance et la reconstruction des économies de la CEMAC.

Au plan monétaire, il s’agit de consolider la situation des réserves de change, assurer un retour progressif et prudent à des politiques monétaires et prudentielles orthodoxes, poursuivre les réflexions sur la coopération monétaire internationale vers un cadre plus flexible, réitérer l’engagement des Etats de la CEMAC à conclure des programmes de seconde génération avec le FMI.

Au plan budgétaire, continuer la consolidation, assurer la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, veiller à la soutenabilité de la dette en privilégiant les ressources financières à caractère concessionnel.

En matière de réformes, souscrire à une transformation structurelle des économies vers plus de diversification et d’intégration sous-régionale, intensifier la lutte contre la corruption, promouvoir un climat des affaires propice à l’investissement privé.