L’Inspection générale d’État (IGE) est un organe qui a pour missions la moralisation de l’administration publique et la répression de détournement des deniers publics. Voici comment elle fonctionne.

Créée par un décret pris en octobre 2015, l’Inspection générale d’État (IGE) est un organe supérieur de contrôle.    « Et ce décret a été modifié récemment en octobre 2021 par un autre décret n° 206 qui a réorganisé l’IGE », indique l’inspecteur d’État, Brahim Abbo Abakar. Elle a pour missions essentielles la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. Elle veille aussi au respect de la réglementation, de la légalité de l’éthique administrative et déontologique.  

L’IGE est investie d’une mission permanente de contrôle, d’investigation, d’études visant à faire assurer la gestion saine et transparente des finances publiques ; à la bonne performance de l’administration publique.

L’IGE a une compétence nationale.  En tant que tel, souligne l’inspecteur Brahim Abbo, elle coordonne les activités de tous les organes d’inspection et de contrôle interne. Elle est composée des inspecteurs généraux d’État (2), des inspecteurs d’État, des chefs de départements, des contrôleurs d’État, des chefs de services spécialisés.

Elle dispose  d’une direction de cabinet et de quatre départements.  Il s’agit du département de la moralisation et de la promotion de la bonne gouvernance ; le département de la communication, d’études et de la déontologie ; le département des affaires fiscales, comptables, budgétaires et douanières ; le département des contentieux.

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 L’IGE agit par le biais des missions. « Il existe plusieurs types de missions. Nous avons les missions programmées ; elles figurent dans un plan d’action annuel. On les dénombre et on arrête.  Et les missions dites instruites ( par le président de la République parce que l’IGE est rattachée à lui ). L’IGE agit également par voix de dénonciation. Lorsqu’un citoyen se voit lésé ou s’il a des informations sûres, il saisit l’IGE qui fait une fiche au président de la République. Et s’il marque son accord, alors l’IGE diligente une mission », développe Brahim Abbo.

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A la fin d’une mission, les inspecteurs établissent un rapport. Celui-ci est destiné avant tout au président de la République. « Même l’IGE n’a pas droit à ce rapport, c’est d’abord le président qui annote et il le renvoie à l’institution. Et les recommandations qui y sont contenues sont maintenant révélées aux institutions de contrôle. S’il y a des poursuites, le document est transmis au département des contentieux qui initie une plainte. Les instances judiciaires seront donc saisies », explique l’inspecteur Brahim Abbo Abakar.