A la veille de la nouvelle année, le président du Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET), Me Bongoro Théophile a adressé un « discours à la nation ».

De prime à bord, le président du PRET a adressé ses condoléances aux familles endeuillées par le fait des « guerres fraternelles » ayant émaillé l’existence des Tchadiens en 2021 mais aussi par la Covid-19 qui continue par « défier la médecine par ses multiples mutations ». Il a également eu une pensée pour les réfugiés camerounais qui ont trouvé une terre d’accueil au Tchad suite au conflit intercommunautaire à Kousseri.

Entrant dans le vif du sujet, Me Bongoro estime que le Tchad est en réalité « un grand malade dont tous les indicateurs sont au rouge ». Il poursuit que le Tchad n’a connu que l’instabilité politique depuis son indépendance jusqu’à nos jours du fait de diverses rébellions qui ont abouti à la guerre civile meurtrière de 1979.

Ainsi, sur le plan administratif, celui qui était le candidat de l’alliance Victoire à la présidentielle d’avril 2021 avant de se retirer, constate que « la catastrophe est généralisée ». Car, pour lui, les maîtres-mots sont tribalisme, népotisme, corruption à ciel ouvert, trafic divers d’influence, incompétence notoire. « Les critères de nomination ne sont ni le background, ni l’expérience acquise, moins encore une compétence avérée quelconque mais plutôt l’appartenance à des familles ou des cercles d’intérêt », dénonce-t-il.

Sur le plan judiciaire, il pense qu’il n’y a pas de pouvoir mais une autorité judiciaire qui est en place, « une justice à la tête du client » où même des magistrats son « abattus par des justiciables même au sein des tribunaux ».

Quant à l’éducation, le leader du Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad déclare que l’école tchadienne a perdu ses lettres de noblesse et que le niveau scolaire est « l’un des plus bas du continent ».

Dans le domaine sanitaire, « le Tchadien lambda qui tombe malade et qui n’a pas de moyens financiers est voué à la mort ». Car, note-t-il, les formations sanitaires sont exsangues, le plateau technique y est des plus grégaires et la formation adéquate du personnel est sujette à caution.

Au plan économique, Me Bongoro Théophile déplore que le pétrole n’ait pas permis de sortir le pays du sous-développement mais ait plutôt « servi à enrichir quelques individus au détriment du peuple qui continue de trimer dans une misère indescriptible ». De même, il dénonce la disparition de certaines unités industrielles (SONAPA, OMVSD, STT) et le risque que d’autres comme la CST et la MCT subissent le même sort.

Le patron du PRET interpelle également sur les conflits éleveurs-agriculteurs qui constituent, à son avis, une bombe à retardement.

Il souligne enfin que son parti est favorable au dialogue national qui se profile à l’horizon dont il tient à la souveraineté ainsi qu’au caractère exécutoire de ses résolutions. Mais, il reste prudent à cause des « signes précurseurs, notamment la main tendue partielle à la diaspora tchadienne vivant à l’extérieur et l’amnistie sélective des opposants armés au régime ».

Toutefois, le président du PRET espère qu’au sortir de cette assise nationale, « un nouveau Tchad de paix, de justice, d’égalité où il fait bon vivre verra jour par la volonté de ses fils, sans exclusion aucune ».