Depuis plus d’une vingtaine d’années, Zara Mouinon Haroun, mène un combat pour les droits des veuves au Tchad. Elle est la présidente de l’Union des veuves. A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des veuves, aujourd’hui 23 juin, Tchadinfos est allé à sa rencontre.

Sa démarche et son regard en disent long sur sa personnalité. Certainement qu’elle a subi, soit les atrocités du veuvage, soit elle a mené une lutte pour prendre en charge ses enfants. C’est généralement les problèmes auxquels sont confrontées la plupart des veuves au Tchad.

Veuve à l’âge de 30 ans, Zara Mouinon Haroun a réussi à assurer l’éducation et la scolarisation de ses enfants, depuis la mort de son mari en 1995. « Dieu merci, ils ont tous achevé leurs études mais malheureusement ils n’ont pas encore d’emplois » dit-elle.

L’Union des veuves qu’elle dirige depuis sa création en 2017 est une structure qui regroupe l’ensemble des associations des veuves du pays. Le premier combat est d’abord la prise en charge des enfants et leur  insertion socioprofessionnelle.

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Selon Zara Mouinon Haroun, les difficultés des veuves sont les mêmes « quant on a toute une famille en charge et qu’on n’a pas des ressources, c’est une difficulté majeure ». Son combat est aussi contre les femmes qui sont dépouillées de leurs droits, après la mort de leurs maris. Grâce à son association, elle œuvre pour l’’autonomisation des femmes, à travers des formations. Le but étant d’alléger la souffrance des femmes qui croupissent pour avoir les pensions de leurs défunts maris.

« La situation des femmes veuves est critique. L’État, les bailleurs et même la population doivent  nous aider dans cette lutte afin de nous permettre de mener nous aussi une vie normale » demande-t-elle.