POLITIQUE – Le conseil ordinaire des ministres tenu ce jeudi 03 octobre à Abéché a évalué l’état d’urgence instauré dans les trois provinces du pays.

Selon le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, l’état d’urgence a permis la saisie  des milliers d’armes de guerre et munitions. Des véhicules à quatre roues, des motos et tricycles en état d’irrégularité ont été récupérées et mis en fourrière, a précisé dans le compte-rendu qu’il a présenté. Aussi, la commission de contrôle et de vérification a recouvré plus de 70 millions de francs CFA, s’est félicité le ministre de la Défense, Mahamat Aballi Salah dans sa communication sur l’évaluation de l’état d’urgence.

Dans la province du Tibesti, écumée par des orpailleurs, des migrants clandestins, des trafiquants et autres malfrats, les forces de défense et de sécurité ont accompli une prouesse  en déguerpissant quatre grands sites d’orpaillage illégaux; saisissant plusieurs véhicules qui s’adonnent au transport irrégulier et arrêtant plusieurs passeurs des clandestins et autres migrants.

Afin d’éviter de revivre cette période sombre et circonscrire définitivement cette malheureuse situation, des recommandations sont formulées en vue de prévenir les conflits intercommunautaires.

L’accent est mis sur l’implication des acteurs principaux de la vie en communauté, ceux chargés d’accompagner la cohésion pacifique et le vivre-ensemble ainsi que ceux chargés de veiller au respect des règles sociétales et des valeurs républicaines.

Un travail accru de sensibilisation et de conscientisation est demandé en priorité au Haut conseil des collectivités autonomes et des chefferies traditionnelles ; aux autorités administratives, politiques, militaires, traditionnelles, coutumières et religieuses ainsi qu’à la société civile dans son ensemble pour le renforcement et la consolidation de la paix et de l’unité nationale.  

La rencontre gouvernementale d’Abéché a insisté beaucoup plus sur la révision et la redéfinition des couloirs de transhumance obstrués sous l’effet de la pression humaine. Des débats enrichissants ont permis au Conseil de recadrer et d’affiner les recommandations faites par le ministre afin de leur donner la chance d’une application effective et conforme aux textes de la République.

Intervenant sur les conflits intercommunautaires, le président de la République a décrié le communautarisme et le tribalisme qui prennent racine dans nos sociétés et qui contribuent à fragiliser le tissu social et mettre à mal le vivre-ensemble. Poursuivant son propos, le Chef de l’Etat  impute la responsabilité de cette escalade de violence à l’Homme qui est au centre de toute action et particulièrement aux hommes politiques et certains cadres qui instrumentalisent les communautés, surtout les éleveurs et agriculteurs pour tenter de saper les efforts du gouvernement, la paix et l’unité nationale chèrement acquises. Tout en relevant certaines contrevaleurs érigées en règle dans l’Administration publique et qui méritent une correction immédiate, le Président de la République a conclu en  rappelant au gouvernement sa mission consistant à mener des actions continues et soutenues en vue d’assurer la paix et la quiétude aux populations et sécuriser leurs biens.