En réponse aux trois cas de poliovirus sauvage confirmés au Nigéria en août dernier, le ministère tchadien de la Santé publique mène une campagne de vaccination en 5 tours, jusqu’en novembre, ciblant 3,3 millions d’enfants de moins de cinq ans à chaque tour.

“Grâce aux efforts de tous les partenaires techniques et financiers, le premier tour de la campagne a eu lieu du 27 au 30 août 2016. La prochaine étape est imminente. Elle aura lieu dans 16 régions sanitaires du 17 au 20 septembre 2016”, a expliqué M. Assane Nguéadoum, ministre de la Santé publique du Tchad.

L’épidémie de polio au Nigéria est une conséquence directe de l’insécurité dans la région du Lac Tchad. Pour prévenir une exportation du virus dans les pays voisins, le Nigéria, le Niger, le Cameroun, la République Centrafricaine (RCA) et le Tchad organisent une réponse de manière synchronisée et coordonnée entre les cinq pays. La coopération inter-gouvernementale est essentielle, notamment pour vacciner les enfants dans les zones transfrontalières et difficiles à atteindre ainsi que les enfants déplacés à cause de la crise.

“L’épidémie au Nigéria menace l’éradication totale de la poliomyélite en Afrique qui, pourtant, est à portée de main au cours des prochaines années. Nous appelons les gouvernements nationaux, les collectivités et les travailleurs en première ligne à coopérer pour arrêter d’urgence la transmission du virus en Afrique”, a ajouté le Représentant de l’OMS au Tchad, Jean Marie Vianny Yameogo.

Le Tchad a été certifié comme pays libéré de la poliomyélite le 30 juin 2016, mais le risque de la propagation du virus reste important. Les autorités tchadiennes et les partenaires restent déterminés à poursuivre les efforts visant à renforcer le programme de vaccination et de surveillance épidémiologique en vue de maintenir le statut récemment obtenu au Tchad.

“Nous avons parcouru un long chemin depuis 2011, quand la polio était un vrai problème de santé publique. Depuis juin 2012, aucun cas de poliovirus sauvage n’a été déclaré au Tchad. Nous devons préserver par tous les moyens ces gains durement acquis. Aucun enfant ne devrait souffrir de cette maladie dévastatrice. Nous saluons les efforts de tous pour atteindre chaque enfant au Tchad, et en particulier, les intervenants de première ligne, les agents de santé, les vaccinateurs, les relais communautaires mais surtout toutes les familles qui participent à la vaccination de leurs enfants”, a déclaré le Représentant de l’Unicef au Tchad, M. Philippe Barragne-Bigot.

L’Unicef et l’OMS accompagnent le gouvernement tchadien dans l’achat et le transport des vaccins, la mise en œuvre et l’évaluation des activités sur le terrain, notamment la formation des agents de santé et la communication au niveau communautaire pour promouvoir la vaccination au sein des populations les plus vulnérables.