SOCIÉTÉ – Près de sept mois après la conférence durant laquelle l’association Tchado-Star demandait une aide pour l’acquisition du local du centre Dakouna Espoir, les fonds n’ont pas été réunis. Le pire des scénarios se dessine pour la cinquantaine d’enfants qui vivent dans ce centre.

Quand on entre dans la cour du Centre Dakouna Espoir ce 10 décembre à 10 h 15mn, rien ne laisse présager un déménagement imminent. Pourtant, le 2 décembre, un représentant du nouveau propriétaire du domaine est passé informer le directeur du Centre d’un préavis d’expulsion. Quatre jeunes sont assis sur des chaises, les yeux rivés sur la télévision. Aussi présent, le directeur du Centre par ailleurs président de l’Association Tchado-Star, Aleva Jude.

C’est un homme épuisé émotionnellement qui nous invite à le suivre dans son bureau. Drapé dans son pull-over rouge, c’est avec une petite voix que Aleva Jude explique la situation que traverse le centre. « Le local est déjà vendu. Le lundi passé, une dame est venue m’annoncer qu’on a un délai d’une semaine pour libérer le local. Une nouvelle qui m’a surpris parce que l’ancien propriétaire nous a confié que le nouvel acquéreur n’a pas de projet en vue alors nous pouvons continuer à l’occuper et à payer le loyer. C’est ce que nous avions en tête », raconte Aleva Jude, l’air abattu.

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D’après lui, la concession a été vendue à une femme tchadienne qui réside en Europe. Mais il regrette le préavis trop court à son avis. L’incompréhension anime le jeune homme. En effet, après la conférence du 18 mai 2019, plusieurs actions ont été menées. Des artistes se sont mobilisés lors d’un concert caritatif mais cela n’a pas produit le résultat souhaité. Outre cela, l’association a déposé des lettres auprès de plusieurs organismes mais le silence est la réponse reçue.

« Je me demandais bien pourquoi ce silence. Puis j’ai rencontré la directrice de l’enfance qui m’a fait comprendre que c’est parce que nous n’avons pas une note de reconnaissance du ministère de l’Action sociale. Sans le soutien du gouvernement, les autres organisations ont peur de s’engager. J’ai proposé alors à la directrice de venir découvrir le centre mais depuis j’attends sa réponse », a fait savoir Aleva Jude.

Pourtant, d’après lui, l’association Tchado-Star est reconnue. Le président de l’association est également près à déposer les documents qu’il faut pour avoir la reconnaissance du ministère de l’Action sociale. Il est certes évident que le volet social de l’association ait pris le devant mais Aleva Jude rassure qu’il n’utilise pas ces enfants pour se faire de l’argent. « Cette critique est une insulte pour le travail que nous faisons. Je le fais par amour pour ces enfants abandonnés », lache le directeur du centre Dakouna espoir.   

Peu importe, le sort qui se présente. Le responsable de Dakouna Espoir pense déjà à des alternatives pour que les enfants qu’il accueille ne retournent pas dans la rue. Si une solution définitive n’est pas trouvée d’ici la fin du préavis, Aleva Jude envisage envoyer ces enfants dans des centres déjà reconnus ou les faire intégrer dans d’autres familles. Cependant, il lance un appel de détresser à la première Dame Hinda Déby Itno.