Depuis 1960, les Tchadiens ont pris en main la responsabilité de leur système éducatif. 59 ans après, l’éducation tchadienne a des plombs dans les ailes. De la qualité des enseignants, aux infrastructures scolaires jusqu’à la politique éducative, rien ne marche vraiment.

59 ans après l’indépendance, le système éducatif tchadien perd davantage ses lettres de noblesse aux yeux du monde. Le niveau des élèves aussi bien que celui des enseignants restent inquiétants et les investissements dans le secteur de l’éducation sont presque insignifiants pour favoriser son essort.

Sur l’ensemble du territoire national, l’analphabétisme fait parler de lui. Selon les données du ministère de l’Education et de la Promotion civique, 78% de la population âgée de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. Et le nombre des enfants et adolescents non scolarisés et déscolarisés s’élèvent à 638 819 pour la seule tranche d’âge de 9 à 14 ans. Ce chiffre risque de passer à 1 113 129 si l’on élargit la tranche d’âge à 24 ans. Savoir lire et écrire est un luxe que bon nombre de Tchadiens ne connaissent pas encore.

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Pour beaucoup d’analystes et experts en éducation, cette situation est due surtout au manque d’investissement dans ce secteur. Le budget qui lui est consacré généralement tourne autour de 10% du budget général de l’Etat.

Dans la capitale comme dans les provinces, la plupart des infrastructures scolaires au niveau du primaire restent en matériaux non durables (secko, poto-poto…). Seulement 26% des salles de classe sont en dur. Aussi, quelques écoles publiques fonctionnent dans les locaux d’emprunt, alors que le pays fait partie des géants du pétrole en Afrique.

Sur toute l’étendue du territoire national, au total, 779 175 manuels scolaires ont été recensés dans l’enseignement primaire, soit 1 mensuel pour 25 élèves.  Là encore nombre d’enseignants sont sans formation professionnelle. 43,13% des enseignants du primaire sont formés au Tchad.

Mais on veut donner de l’espoir

Ces dernières années quelques efforts ont été faits par le gouvernement et les partenaires du pays pour booster ce secteur de priorité. A la fin de l’année 2018, le gouvernement a augmenté le budget des secteurs sociaux en élevant de 6% le budget du secteur de l’éducation. Le développement du capital humain passe nécessairement par le développement de l’éducation, élément important d’amélioration de la qualité de vie de la population. Jusqu’à 2020, le gouvernement s’engage à augmenter le financement public de l’éducation d’au moins 18% du budget général de l’Etat.

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