SYNDICALISME – Rencontré dans son fief à la bourse du travail, Barka Michel, l’un des ténors de la plateforme syndicale revendicative, n’y va pas de voix molle pour dénoncer les machinations du gouvernement, “bourreau des fonctionnaires tchadiens”.

Rappel

D’après lui, le protocole d’accord entre le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative d’octobre 2018 est le résultat des cycles de grèves interminables, causées par le décret 687. Décret instituant les “16 mesures d’austérité“. Cet accord signé entre les deux parties permettait au gouvernement, qui se disait incapable de satisfaire toutes les revendications des fonctionnaires, de “toiletter la fonction publique et faire une certaine économie afin de répondre à la situation des vrais fonctionnaires et non ceux qui cumulent plusieurs postes, salaires, et autres faux diplômés…

Le nœud du problème, “c’est que le gouvernement ait supprimé tous les avantages des fonctionnaires de tous les départements (Ags, primes, indemnités, transport, avancements) les laissant croupir dans la misère, sans possibilité d’espérer“. Pis, le gouvernement s’est engagé à consentir 15% sur la coupe des Augmentations générales et spécifiques (Ags) en attendant que la plateforme épure le fichier de la solde et audite les diplômes. “C’était une question de 45 jours. Mais près de deux ans plus tard, le gouvernement est resté toujours dans son mutisme’’, a réagi Barka Michel.

Le comité qui devait effectuer le travail a été sciemment ralenti prétendument qu’il n’y avait pas de matériels… “Nous pensions que le gouvernement changerait un jour mais ce n’est pas pour maintenant“, déplore Barka Michel. Le comité de la plateforme a rendu son rapport final d’audit des diplômes et de toilettage du fichier de la solde le 27 novembre dernier au ministre de la fonction publique.

Revendications

La plateforme “exige que plus jamais la réduction des acquis sociaux ne se fasse. Mais aussi que les indemnités, primes, etc. gelées soient payées et inscrites dans le budget de finances 2020’’. Ensuite, “La condition sine qua none pour la paix sociale passe par le respect du protocole d’accord et la restitution de toutes coupes“. Au pire, le gouvernement peut négocier cette dette mais doit tout rembourser (…). Pour la résolution de cette crise qui éprouve le Tchad, la plateforme considère qu’il est temps que le gouvernement honore ses engagements envers ses fonctionnaires qui sont miséreux, incapables de subvenir aux besoins de leurs familles, de se soigner, de se nourrir, de se loger, etc. Les revendications que le gouvernement à lui-même signées à savoir: les Ags, les indemnités et primes, les effets financiers des avancements et des reclassements, les frais de transport de 2016 et 2019.

Manifestations imminentes

La plateforme syndicale revendicative accorde le 30 novembre 2019 comme date butoir au gouvernement. Si ce dernier ne trouve pas de solutions aux différentes revendications, la plateforme enclenchera des perturbations qui iront des marches pacifiques, des sit-in, des grèves, etc. qui paralyseront tout l’appareil public. Tout le secteur public est concerné, mais le secteur privé non indifférent aux tournures des événements à venir. “99% des fonctionnaires tchadiens sont membres de la plateforme, le gouvernement doit prendre ce paramètre en compte“, conclut Barka Michel, l’allure non badine.

BACTAR Frank I.