POLITIQUE- Romadoumngar Félix Nialbé, le nouveau chef de file de l’opposition démocratique, vient d’encaisser un grand coup de la part de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC) ne reconnaissant pas son statut. Est-ce une manœuvre de Saleh Kebzabo, le chef de file déchu ?

Plusieurs actes et faits de l’ex-chef de l’opposition démocratique Saleh Kebzabo démontrent qu’il n’a pas du tout cautionné sa destitution au profit de Romadoumngar Félix Nialbé, le président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD). Depuis sa destitution, des coups bas se multiplient pour anéantir le nouveau patron de l’opposition.

Lors de l’ouverture du 6e congrès ordinaire de son parti tenu du 16-17 avril dernier à N’Djamena, Kebzabo a affirmé haut et fort qu’il « resterai le chef de file de l’opposition jusqu’à la fin de son mandat parlementaire. » Cette première déclaration laissait déjà envisager une passation incertaine pour le nouveau désigné.

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Le 27 avril dernier, quand Romadoumngar Félix Nialbé convoque les chefs des partis de l’opposition pour se présenter à eux comme le nouveau chef de file, le grand absent était Saleh Kebzabo. Son absence est considérée comme un refus de remettre le bâton de commandement à son successeur. Ce n’est pas tout.

Ce samedi 18 mai, sous l’initiative du député et opposant Djimet Clément Bagaou, plusieurs chefs des partis de l’opposition démocratique se sont réunis à la maison des médias pour une journée de réflexion. A première vue, ça a l’allure d’un conclave mais objectivement, il y a anguille sous roche. Car, l’objectif de cette rencontre est d’accoucher une déclaration finale dans laquelle les partis politiques de l’opposition présents ne reconnaissent pas le statut de chef de file accordé à Romadoumngar Félix Nialbé. Pour les observateurs de la scène politique nationale, ce n’est qu’une manœuvre de Saleh Kebzabo, l’ex-chef de file de l’opposition. Malheureusement pour lui, la rencontre va accoucher d’une souris car, l’ordre du jour n’a pas été adopté et la journée de réflexion va être tout simplement reportée.

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Si les autres tentatives d’anéantissement n’ont été que des coups d’épée dans l’eau, Saleh Kebzabo réussira son coup du côté de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC). Après la rencontre avortée du 18 mai, la CPDC convoque une conférence de presse le 20 mai au cours de laquelle elle « ne reconnaît pas la désignation de Felix Nialbé comme nouveau chef de l’opposition démocratique au Tchad. » De l’avis de la CPDC, seul Saleh Kebzabo demeure le Chef de l’opposition au regard de l’Ordonnance 40 portant statut de l’opposition. A quelle fin Kebzabo monte-t-il les partis de l’opposition à ne pas reconnaître le nouveau chef de file de l’opposition ? Dans le dessein de reconquérir le titre ?

L’heure n’est pas à la division mais plutôt à l’union. Car, les échéances électorales se dessinent même si c’est à un horizon incertain. Vivement que ces élections viennent mettre terme à cette guerre froide.