POLITIQUE – Cela fait 27 ans, à l’instar du Bénin, le Tchad a organisé la Conférence nationale souveraine. Ce fut le lieu et le moment de jeter les bases des institutions républicaines et poser une fondation démocratique. Que reste-t-il de cette grande conférence ?

15 janvier 1993, les Tchadiens se souviennent encore de cette date. Ce jour-là, toutes les couches sociales et tendances politico-militaires se sont réunies pour jeter les bases des institutions de la République et penser l’avenir du pays. La Conférence nationale souveraine s’est déroulée du 15 janvier au 7 avril 1993 à N’Djamena.

La Conférence nationale souveraine (CNS) s’est ouverte le 15 janvier 1993 et durée trois mois. Elle a permis entre autres de rédiger une nouvelle Constitution tchadienne. Cette première Constitution dite démocratique a pris en compte certains aspects de la vie politique ainsi que sociale du pays. A cette grande conférence, dont l’on confère la paternité au Bénin, un gouvernement de transition a été mis en place avec un Premier ministre, Fidèle Moungar.

Les questions abordées lors des débats

Les débats à la CNS ont été houleux, à en croire les participants.  La forme de l’État, la question du bilinguisme, la charte du CNS et son règlement intérieur étaient au centre des débats. A la suite des concertations, la présidence de la transition a été confiée au Colonel Idriss Deby. Pour le rappeler, Idriss Déby a pris le pouvoir le 1er décembre 1990.  

Depuis cette date, cinq élections présidentielles ont été déjà organisées au Tchad. Des élections auxquelles ont pris part plusieurs tendances politiques qu’elles soient de la majorité ou de l’opposition.

Les élections législatives ont été également organisées pour des fins démocratiques. Malheureusement de ce côté, des reculs sont observés en ce qui concerne le respect des calendriers.

Aussi, en 2011, les premières élections locales ont été organisées. Celles-ci ressortent des aspirations de la CNS en ce qui concerne la forme de l’Etat qui est la décentralisation.  

Que reste-il de la CNS après le Forum national Inclusif ?

Le Forum national inclusif tenu en mars 2018 est à l’image de la CNS. Mais les recommandations issues du FNI ont aboli tout le système qu’a mis en place la CNS. La suppression de la Primature et de la Haute Cour de Justice en est une parfaite illustration. Beaucoup de voix se sont levées pour critiquer les résolutions du FNI qui ont donné naissance à la 4e République le 4 mai 2019. “Tout ce que nous avons mis en place en 1993 a été jeté à la poubelle avec le Forum national inclusif“, a affirmé feu Joseph Djimrangar Dadnadji lors d’un entretien en décembre 2018.

Mais ce qui reste de la CNS sont les liberté d’association et d’expression, le multipartisme.