SECURITE – Le ministre des Affaires étrangères a détaillé, lors d’une conférence de presse le 1 mars, la version officielle des affrontements au domicile de Yaya Dillo Djerou à N’Djamena. Voici ce qu’il fallait retenir de l’allocution d’Amine Abba Sidick.

C’est devant les chefs de missions diplomatiques et des représentants des organisations internationales que le ministre tchadien des Affaires étrangères a détaillé la version officielle des affrontements au domicile de l’opposant et candidat à l’élection présidentielle Yaya Dillo Djerou.

Le mandat d’amener

Le ministre des Affaires étrangères explique qu’un mandat d’amener a été présenté à Yaya Dillo Djerou par la police « pour avoir refusé de répondre à une convocation de la police judiciaire à la suite de deux plaintes déposées contre lui : refus de restituer trois véhicules de service après avoir quitté ses fonctions de représentant de la CEMAC, et diffamation et insulte à l’égard de l’épouse du chef de l’Etat ». Mais l’opposant se serait montré « hostile et menaçant », refusant « de déposer les armes et de se laisser interpeller ».

« Les autorités judiciaires ont alors instruit la police de tout faire pour que cesse ce qui était devenu une rébellion armée de fait dans la capitale, d’autant plus que plusieurs personnes avaient pu être identifiées dans l’endroit de résidence de monsieur Yaya Dillo comme détenant des armes de guerre et déterminés à s’en servir », détaille le ministre. Et d’ajouter qu’au matin du dimanche 28 février, « avec des moyens conséquents les forces de l’ordre se sont à nouveau présentées au lieu de résidence de monsieur Yaya Dillo afin de faire cesser cette rébellion armée et de le soumettre à la loi ».

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L’arrivée des forces de l’ordre et un bilan en hausse

Selon le ministre, Yaya Dillo Djerou a « directement ouvert le feu, blessant trois agents des forces de l’ordre, tout en se protégeant derrière le rempart des membres civils de sa famille » qui précise qu’un tir « visant les forces de l’ordre a mortellement atteint la mère de Yaya Dillo ».

Si le porte-parole du gouvernement n’avait parlé que de deux morts et cinq blessés dont trois membres des forces de l’ordre, le ministre tchadien des Affaires étrangères a annoncé que deux autres éléments des forces de sécurité ont été tués lors de l’opération : « Un des blindés s’étant arrêté dans la cour de la maison, a été pris d’assaut et deux membres de son équipage ont été tués. » Yaya Dillo Djerou parlait lui de cinq tués, rien que ses proches dont sa mère. Aucune source indépendante ne confirme de bilan.

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Une médiation qui a échouée

Amine Abba Sidick assure qu’une tentative de médiation qui a duré plusieurs heures n’a rien donnée. Il précise qu’après l’opération, « dans la cohue qui s’en est suivie, les policiers ont laissé partir plusieurs civils qui fuyaient afin de ne pas faire d’autres victimes collatérales. Monsieur Yaya Dillo s’est alors probablement échappé profitant de se cacher parmi eux. A l’heure, actuelle il n’est plus localisé et a déclaré sur les réseaux sociaux s’être caché ailleurs. »

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