N’DJAMENA, 5 juillet (Xinhua) — Le Conseil supérieur de la Magistrature du Tchad (CSM) a approuvé la nomination d’un pool de juges d’instruction devant s’occuper de l’affaire Hissène Habré, au cours d’une réunion tenue vendredi matin sous la direction du président Déby Itno.

Un décret présidentiel, publié deux heures plus tard sur la radiotélévision officielle, a désigné trois magistrats au cabinet d’instruction de ce Pool judiciaire, trois autres au parquet d’instruction, et trois autres au parquet général. Le président Déby Itno a, par un autre décret, nommé M. Ousmane Souleymane Haroun point focal des Chambres africaines extraordinaires auprès du ministère tchadien de la Justice. Le point focal a rang et prérogatives de secrétaire général de ministère.

Dans une déclaration faite le 1er juillet, le chef de l’Etat tchadien a promis que le gouvernement et la justice tchadienne se mettront à la disposition des magistrats désignés pour juger Habré.

L’ancien dictateur tchadien a été inculpé mercredi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures par un tribunal spécial créé par l’Union Africaine au sein des juridictions sénégalaises et mis en détention provisoire.

Au Tchad, la justice a lancé le mois dernier, une procédure contre les anciens collaborateurs de Habré. Une dizaine de ces personnalités sont aujourd’hui mis en détention provisoire.

Durant le règne Habré de huit ans (1982-1990), plus de 40.000 personnes ont été exécutées ou mortes en détention, selon une ” commission d’enquête sur les crimes et détournements” créée par le gouvernement tchadien après sa chute.

A la fin des années 70, Habré avait déjà été jugé par contumace par le gouvernement d’union nationale de transition, dirigé par le président Goukouni Wedeye, et a été condamné à mort. Cette décision de la justice n’a, malheureusement, jamais pu se réaliser, Habré ayant chassé Weddeye du pouvoir en juin 1982.

En 1996, la justice tchadienne avait de nouveau jugé Habré et requis la peine de mort. Un verdict resté sans suite.