En trente ans de démocratie au Tchad, les femmes occupent de plus en plus des postes de responsabilité. Les postes électifs ne sont pas en reste. Même si le pays n’a pas encore atteint la parité homme-femme dans les instances politiques, le quota est en évolution positive. Retour sur les progrès dans ce domaine.

L’avènement de la démocratie en décembre 1990 a ouvert la voie aux revendications des femmes. Plusieurs organisations féminines ont vu le jour. Le Tchad a ratifié aussi d’importants textes relatifs aux droits de femmes. Le cas des Objectifs du développement durable avec comme vision l’agenda 2030.

Ainsi, le pays s’est engagé à ce que les femmes participent pleinement et effectivement aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique, et y accèdent sur un pied d’égalité.
En termes d’élections, la proportion des femmes députées à l’Assemblée nationale à la deuxième législature était de 5,8% (2002-2006/2011). Il y a eu amélioration à la troisième législature (2011- 2015/2021) où elle était de 14,9%. A ce jour, 15,3% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes, ce qui constitue tout de même une avancée relativement à la dernière législature qui en comptait à peine 5%. Avec le régime actuel de transition, dans le Conseil national de transition (CNT), les femmes occupent 33% de sièges sur les 93 au total.

Dans l’administration locale, on totalise 947 conseillers municipaux dont 144 femmes, soit 14% de femmes entre 2012 et 2019 (Réseau de Femmes élues d’Afrique réseau du Tchad : REFELA).

Au niveau de l’administration publique, la proportion des femmes a connu une régression de 1,5 point par an en moyenne, passant de 10,3% en 2014 à 8,1% en 2019 . Toutefois, la question de la représentativité des femmes dans la sphère politique reste encore entière. Le nouveau gouvernement de transition consacre 9 places aux femmes sur 40, soit un taux de 22,5%.

De ce fait, comme défis, on peut citer, entre autres, l’applicabilité des textes légaux et réglementaires, l’appropriation des textes législatifs et règlementaires par les femmes, la réduction des impacts des pesanteurs socioculturelles et le financement du plan d’action quinquennal du Politique Nationale Genre.

Toutefois, il y a des opportunités, parmi lesquelles, nous avons, l’existence de la PNG et de son plan d’action 2019-2023, la Feuille de route pour la lutte contre le mariage d’enfants 2019-2021, le Décret d’application de la Loi 022 instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives, le Décret d’application de la Loi n° 006/PR/2002 portant promotion de la santé de la reproduction, la radio « La voix de la femme » pour la sensibilisation et la conscientisation sur les questions du genre et l’existence des organisations de la société civile qui œuvrent pour la promotion du genre.