Le gouvernement et la plateforme syndicale viennent de signer un accord après plusieurs heures de négociations entamées par le cabinet du Président de la République et les leaders syndicaux. Cet accord vient de mettre fin au bras de fer qui opposait les deux parties.

Le gouvernement contraint par le FMI à une restriction budgétaire a dû prendre des mesures jugées austères par les fonctionnaires, car elles portaient atteinte à leur bien-être. Réduction de salaires, primes et autres avantages en vue de faire une économie de 30 milliards de CFA sur la masse salariale. Les syndicats en riposte ont paralysé l’appareil étatique en engageant une grève sèche et illimitée qui dure depuis 7 semaines. Hôpitaux, administrations et écoles sont aux arrêts sur l’ensemble du territoire.

Plusieurs tentatives de discussions en vue d’arriver à un compromis ont été vaines, il semblait que les deux parties, gouvernement et syndicats étaient arrivées à un point de non-retour. Face à ce statuquo, le Chef de l’État est sorti de son silence en recevant une première fois à huis clos les leaders syndicaux. Cette rencontre s’est terminée en queue de poisson, les parties ont chacun campé sur leurs positions.

En début de semaine les bruits courraient sur un éventuel rapprochement, les proches collaborateurs du Président à savoir son directeur de cabinet, Issa Ali Taher et son secrétaire général, Me Jean-Bernard Padare ont rencontré en aparté les leaders syndicaux. Cette rencontre a posé les jalons de ce qui va constituer l’essence de l’accord signé ce soir.

La plateforme syndicale a obtenu l’aval de sa base avant de se rendre à la séance de négociations de ce jour. L’assemblée a donné ses orientations aux négociateurs, en leur intimant l’ordre de ne signer cet accord qu’à la seule condition qu’il soit en faveur de fonctionnaires. C’est ce qui fut fait ce soir, tous les leaders syndicaux ont apposé leurs signatures sur l’accord et le ministre de la Fonction publique, Mahmat Moctar Ali pour le compte du gouvernement.

Cet accord dans ses grandes lignes, suspend le recensement des fonctionnaires en cours, donne la latitude aux syndicaux et au gouvernement de se pencher sur des solutions de sortie de crise alternative, annonce la reprise immédiate du travail par les travailleurs, accorde un moratoire de trois mois négociés par le gouvernement auprès des banques de la place en ce qui concerne les fonctionnaires qui ont des crédits, assainissement des régies financières, mise à jour du fichier de la solde, le recensement des fonctionnaires par le ministère de la Fonction publique, celui des finances, des inspecteurs de l’inspection générale ainsi que des représentants des syndicats, etc. C’est une paix de braves qui a été signée ce soir pour le grand bien des Tchadiens fatigués par cette crise interminable.