La rédaction vous propose une interview exclusive avec le président du parti politique l’Union Sacrée pour la République sur ses ambitions et sa position politique. 

La quarantaine révolue, Djekombé François (DF), gestionnaire de formation mais converti au journalisme, a décidé de déposer sa plume journalistique et endosser la tunique d’un politicien. Taille moyenne, visage innocent, ce fils de la province du Logone oriental a quitté le pays après l’école primaire pour regagner sa famille en Côte d’Ivoire où il a poursuivi le reste de son cursus académique. Titulaire d’une licence en gestion commerciale, il a regagné le pays en 2003 et intégré la radio fm Liberté comme responsable commercial. Après 11 ans de service dans cette institution, il a intégré l’équipe de la radio BBC à Dakar. De retour au pays en 2016, il a créé la radio oxygène, puis le parti politique l’Union Sacrée pour la République en 2018.

Pourquoi la politique ?

DF : j’ai toujours été passionné par la politique, par les thématiques et les débats politiques. Si aujourd’hui, nous créons l’Union Sacrée pour la République, c’est par passion. Mais le plus important est la contribution que nous allons apporter au débat politique dans notre pays. D’ailleurs, je ne suis jamais satisfait de la manière dont la politique est faite dans notre pays. Pour la petite histoire, quand j’ai dit aux autres que je voudrais me lancer dans la politique, la première question qui m’ait directement posé est de savoir est ce que je voudrais être président de la République ?  Non pas forcement, si à travers mon parti politique, j’ai des gens honnêtes, des gens crédibles que le parti peut parrainer pour être candidat aux législatives, aux municipalités, c’est important, mais pour moi, le plus important est de donner la voix à la jeunesse.

Vous ne redoutez pas la nouvelle ordonnance qui va régir la vie des partis politiques ?

DF : C’est plutôt, le régime qui a peur. Moi je n’ai pas peur de cette nouvelle ordonnance qui est truffée d’ambiguïtés. C’est pris sous le coup de la peur. Les gens n’ont pas examiné tous les contours. Pour eux, l’essentiel est que les gens qui sont en train de venir, il faut tout faire pour les bloquer. Simplement parce qu’ils se sont rendu compte que ceux-ci ne viennent pas pour les miettes ou pour les postes. J’avoue que je ne crains pas l’ordonnance. Ce sont des arguments de campagne qu’on nous donne et au moment venu, nous allons démontrer par A plus B que le régime en place à peur de la jeunesse. Je ne suis pas pressé de présenter ma candidature. Et je ne vais jamais présenter ma candidature si je trouve que ce serait une candidature pour accompagner. Je vais présenter ma candidature au moment et quand je serai nécessairement sûr que toutes les conditions sont réunies pour une élection libre et transparente.

Quelle est la position de l’Union sacrée pour la République ?

DF : Nous nous sommes inscrits dans l’opposition, pure et dure. Si c’est pour devenir un allié du Mouvement patriotique du salut, je n’allais pas perdre tous ces temps et énergies. Si c’est pour être un militant du MPS, j’allais l’être depuis 1992, quand j’étais encore lycée à Doba. Ce serait absurde aujourd’hui de regagner le rang du MPS. Pour gagner quoi ? Du travail ?  De la notoriété ? Non. Je ne viens pas pour cracher sur l’opposition. Je viens avec des idées de l’opposition. Cela ne veut pas dire que je viens pour blanchir également les opposants qui sont là. Chacun doit avoir sa responsabilité. Si tel est accusé par le peuple, c’est à lui de se défendre. L’Union sacrée pour la République ne vient pas avec l’idée d’entrer dans les coalitions ou les gens se déchirent entre eux.

Que dire de la grève qui perdure ?

DF : Je ne peux pas demander à la plateforme de lever la grève. Je peux demander plutôt au gouvernement d’avoir le courage d’engager les discussions avec les syndicats pour lever la grève. Pour que les enfants étudier dans des bonnes conditions.

La presse internationale parle d’un groupe armé au Nord du pays

DF : C’est vrai qu’il y a des remous au Nord du Tchad. Tout ça c’est à mettre dans la carence de notre démocratie. Après la débâcle des UFR en 2008 on ne peut pas s’imaginer que les Tchadiens peuvent retourner en brousse pour penser prendre le pouvoir par les armes. C’est le gouvernement qui les y contraint. Le Tchad est devenu une prison à ciel ouvert et c’est voulu par le pouvoir.  Aujourd’hui, c’est possible que le gouvernent évite la prise de pouvoir par les armes. Moi j’ai dit que le président Deby ne comprend et ne respecte que le langage de la force.  Je dis ce n’est pas bien de prendre le pouvoir par les armes et renverser un régime mais autant, ce n’est pas une excuse. Il faut que le régime arrive à faire en sorte que  le peuple s’exprime.