Le ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, Mahamat Ahmat Lazina a animé une conférence de presse cet après-midi à son cabinet. Il a échangé avec les journalistes sur ses réalisations en deux mois à la tête dudit ministère et les perspectives.

Pendant plus d’une heure, Mahamat Ahmat Lazina a détaillé, face à la presse, les actions entreprises depuis son entrée au gouvernement le 2 mai dernier et ce qu’il entend faire pour la suite. Très présent sur le terrain, le ministre a dit avoir effectué des missions dans les provinces du Moyen-Chari, du Salamat, du Mayo Kebbi Ouest et du Chari-Baguirmi pour « constater et vivre les réalités sur le terrain avec les agents et voir dans quelles conditions ceux-ci travaillent ».

Après l’une de ses missions, le ministre a décidé de retirer à la compagnie pétrolière chinoise CNPCIC tous ses permis environnementaux pour destruction de l’environnement avant de revenir sur cette décision peu de temps plus tard. Interrogé par la presse sur ce revirement, Mahamat Ahmat Lazina a indiqué qu’il n’y a pas lieu de maintenir la sanction car l’entreprise « a montré sa volonté de se conformer » à la décision en acceptant de faire partie de la commission d’évaluation des dégâts et de révision du plan de compensation. Le revirement se justifie aussi, soutient le ministre, par le fait que la CNPCIC a accepté de travailler avec le Tchad pendant la période difficile de Covid-19 où les autres entreprises ont plié bagages ou réduit leur personnel. « On est en parfaite collaboration avec cette entreprise », conclut-il à ce sujet.

Le projet de la ceinture verte sera repris par le ministère de l’Environnement

Mahamat Ahmat Lazina a aussi répondu à une question sur la ceinture verte qui semble aux oubliettes.  Pour lui, depuis quatre ou cinq ans que la gestion de ce projet est laissée à la mairie de N’Djamena, « on dirait que la ceinture verte est morte ». Au sujet des ex-travailleurs de la ceinture verte qui grognent depuis des lustres pour revendiquer les 25 millions d’arriérés de salaire, il tranche que c’est « une question de volonté politique » car, estime-t-il, une somme de 25 millions est insignifiante pour l’Etat. Il informe qu’un projet est même déjà déposé auprès des bailleurs et que son département va reprendre la gestion du projet de la ceinture verte.

« J’ai déclaré la guerre à ces brebis galeuses »  

La question de l’arnaque des citoyens par certains agents de la garde forestière et faunique n’a pas été perdue de vue. Le ministre dit louer le sacrifice que font la plupart des agents de cette garde au service de leur pays mais il met en garde ceux qui rackettent les paysans. « J’ai déclaré la guerre à ces brebis galeuses, ce sont des voleurs. J’entends que pour défricher un champ il y a des paysans qui payent 50.000F, 100.000F. C’est du vol », tonne Mahamat Ahmat Lazina. Il invite donc les paysans à ne pas donner un rond lorsqu’il défriche un champ qu’ils ont l’habitude de labourer et à dénoncer ces agents qui les rackettent.

Bientôt les états généraux de l’Environnement  

Le ministre a aussi annoncé qu’il a mis en place une équipe de 60 experts aussi bien du ministère que de l’extérieur qui ont fait le diagnostic du fonctionnement du ministère et lui ont déposé un rapport. Il indique que ce rapport sera validé par son département et servira à l’organisation des états généraux de l’Environnement qu’il promet pour les mois à venir.