Une mission des Nations Unies a séjourné dans la capitale tchadienne du 6 au 7 octobre. Conduite par l’Administrateur du Programme des Nations Unies  pour le Développement (PNUD) et le secrétaire général adjoint aux Affaires et coordonnateur des secours d’urgence, cette mission s’inscrit dans un cadre humanitaire et de développement.

Placée sous le thème « pas moins d’humanitaire mais plus de développement pour des populations résilientes, cette visite de 48heures a permis à Achim Steiner et Mark Lowcock de discuter avec les autorités tchadiennes sur les questions humanitaires et de développement. « Nous sommes ici au Tchad pour mieux appréhender la coopération que nos institutions ont avec ce pays », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

Au cours de leur séjour, les deux fonctionnaires avec leur suite ont eu des séances de travail avec quelques membres du gouvernement, ceux de la représentation nationale, les partenaires financiers et techniques. « Je salue la qualité d’investissement de ces institutions au Tchad. Parce que sans OCHA, vous ne pouvez pas mobiliser les finances, coordonner les ressources humanitaires ; sans le PNUD vous ne  pouvez pas rassurer tout ce qui est investissement dans le développement. Nous voudrions que ces deux institutions aident à construire encore les capacités locales à mieux porter les secteurs du développement et de l’humanitaire », s’est félicité Dr Issa Doubragne, ministre de l’Economie et du Développement.

Pour mieux s’enquérir de la réalité quant à la question de la malnutrition, l’équipe onusienne s’est rendu dans le centre nutritionnel de l’hôpital de l’amitié tchado-chine géré par les ONGs ALIMA et Alerte santé. Sur place, les deux fonctionnaires onusiens accompagnés du ministre tchadien de la Santé publique, Aziz Mahamat Saleh et leur suite ont visité les installations du centre et se sont entretenus avec les femmes. « J’ai été profondément touché par le sort des femmes et des enfants que j’ai rencontrés au centre de nutrition de N’Djamena aujourd’hui », a déclaré M. Lowcock avant d’ajouter « Je salue les efforts et les actions entreprises pour faire face à l’une des plus grandes crises nutritionnelles à laquelle la population tchadienne ait été confrontée. Mais le plus gros défi consiste d’abord à empêcher les enfants de se retrouver dans cette situation. L’assistance humanitaire peut sauver des vies, mais la solution réside dans le développement, le progrès économique et de meilleurs moyens de subsistance. Les Nations Unies sont prêtes à soutenir le gouvernement, qui doit diriger ce processus. » « L’initiative en elle-même est louable. Nous attendons de ce genre de rencontre pour qu’il y ait du concret, des financements qui suivent et des actions d’appui  multiformes des Etats », renchérit Aziz Mahamat Saleh. L’assistance humanitaire peut sauver des vies, mais la solution réside dans le développement, le progrès économique et de meilleurs moyens de subsistance.

Les questions du Plan national de développement (PND), la réduction de la pauvreté, la situation du Lac-Tchad n’ont pas été passées sous silence. A. Steiner et M. Lowcock ont appelé à des  interventions humanitaires et de développements concertés pour lutter contre la pauvreté, les déplacements des personnes, la malnutrition et le manque d’accès aux services sociaux de base. Toutes ces interventions nécessitent un leadership gouvernemental plus fort et des engagements à long terme de la part de toutes les parties prenantes, y compris des donateurs pour répondre aux besoins urgents des ménages vulnérables et d’accroître l’accès des services sociaux de base à tous. Le plan de réponse humanitaire 2018 au Tchad nécessite 544 millions de dollars US pour répondre aux besoins des 2,1 millions de personnes les plus vulnérables du pays. À ce jour, seulement 35,6% du financement a été reçu. En outre, le gouvernement de la République du Tchad a pour objectif de mobiliser plus de 430 millions de dollars US pour la résilience et le développement durable dans le bassin du lac Tchad. « Nous appelons nos partenaires à s’engager dans un financement pluriannuel afin de faciliter la planification à moyen et à long terme. Intensifier nos efforts maintenant nous aidera à faire face à la crise actuelle, à remédier aux causes sous-jacentes de cette crise et à aider les populations à renforcer leur résilience afin de mieux faire face à la situation et de les aider à continuer seules le redressement de la région après la crise », a lancé A. Steiner