L’industrialisation du secteur cinématographique au Tchad aura sûrement un impact considérable sur l’économie du pays. Mettre les décors naturels du Nord du pays à la disposition des cinéastes d’ici et d’ailleurs peut être aussi un atout pour l’économie et la promotion des sites touristiques.

« Le gouvernement doit se réveiller et investir dans la culture parce que c’est une bonne source de revenu », conseille Caleb Rimtobaye, musicien tchadien lors d’une interview à Tchadinfos.com. Comme lui, de nombreux acteurs culturels notamment les producteurs, les acteurs sont du même avis. « Aujourd’hui la culture se vend bien, musique, films, livres etc. Il suffit que ce soit une industrie au Tchad », a déclaré le comédien Youssouf Djaoro

Sur un plateau de tournage, il peut y avoir une équipe de 30 à 40 personnes. Des personnes qu’il faut payer, nourrir et parfois loger. Le 7e art est un pourvoyeur d’emplois. En effet, dans le cinéma, il n’y pas que le métier de comédien, de réalisateur et de producteur. Il y a près d’une vingtaine de métiers qu’on peut classer dans quatre catégories : la créativité, la réalisation, la logistique et la post-production. Nous y reviendrons en détail dans le prochain article.

Si le cinéma tchadien sort la tête de l’eau et s’épanouit, cela sera dans l’intérêt de tous car, l’économie tchadienne aussi prendra un coup. Outre les emplois directs qu’offre le cinéma, indirectement aussi il a de l’impact sur l’économie. Les hôtels pour loger ou tourner, le service traiteur, les maisons des particuliers louées pour un film, la location des voitures, l’achat et la confection des costumes, etc.

En plus, la production des films est un bon moyen pour faire la promotion des sites touristiques d’un pays. Au Tchad par exemple, cela peut permettre de vendre l’image des plaines de l’Ennedi, des ouadis, des montagnes du Tibesti etc. Outre les évènements comme Treg et le FISTIC organisés, les réalisateurs doivent tourner des films dans ces endroits. « Les sites touristiques aujourd’hui, on veut les valoriser par la politique, c’est impossible pour vendre les images. Il faut tourner des films là-bas. Personne ne comprend cette politique », insiste Youssouf Djaoro.

Le Tchad pourrait également vendre ses décors naturels pour la production des films étrangers. Prenant l’exemple sur la Tunisie et le Maroc, celui qui est également scénariste, Youssouf Djaoro ajoute : « On peut vendre ces décors pour les films et dès que les gens les verront, ils viendront tourner sur ces sites et c’est beaucoup d’argent. » En effet, pour utiliser les décors naturels, une grande production étrangère laisse au Maroc 25 à 30% de son budget. Mais le préalable à tout cela est la formation de la ressource humaine dans les métiers du cinéma. Puis une solution au problème des fonds pour commencer à produire de films comme une industrie. Enfin l’ouverture des salles de cinéma pour que le Tchadien soit le premier à consommer ses films.