Nommé Premier ministre de transition ce 26 avril dans la matinée, Pahimi Padacké Albert nous a reçus peu de temps après. Il fixe les grandes priorités de sa mission.

Trois ans après sa suppression, le poste de Premier ministre revient avec à sa tête Pahimi Padacké Albert (PPA), qui était déjà le dernier PM sous le président Idriss Déby Itno. En effet, il a occupé cette fonction de février 2016 à mai 2018 où avec la réforme constitutionnelle, le poste a été supprimé.

Cette fois-ci, la tâche de PPA sera plus ardue car il va gérer un gouvernement de transition dans un contexte où une partie de l’opposition et la société civile conteste le Conseil militaire de transition qui est à la tête du pays après le décès du président Déby. « J’ai accepté cette responsabilité en me disant qu’il y a des moments dans la vie, notamment politique, qu’il faut s’élever à la hauteur des événements et être aux côtés de son peuple », justifie-t-il sa décision d’accepter la proposition d’être nommé Premier ministre.

Pour le président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), l’heure est à l’union sacrée. « Aujourd’hui, je pense que la situation mérite que nous puissions taire nos différences, nos divergences et bonifier notre diversité pour faire en sorte que la paix et la stabilité soient garanties », estime-t-il. Pour l’atteinte de cette mission, il entend travailler avec tous les Tchadiens et de tout bord.

Pahimi Padacké Albert qui souligne avoir mesuré la complexité de sa tâche se dit conscient que la lutte pour la sécurité et la stabilité ne peut se mener efficacement en omettant les aspects économiques et sociaux. Il demande une fois de plus le concours de tous pour y faire face.

A ceux qui rejettent le Conseil militaire de transition (CMT), il leur lance : « Je dis à ceux qui rejettent le CMT, le temps n’est pas au rejet, le temps est à une assise avec le CMT, avec les partis de l’opposition, avec la société civile, avec les femmes, les jeunes. Le temps est de se regarder dans les yeux et nous dire : quel avenir pour notre pays ? C’est un moment charnière, il faut que nous soyons en mesure de relever ce défi et que nous nous élevions à la hauteur de l’histoire qui nous interpelle tous ».

En fin, il pense être à mesure de réunir les Tchadiens. « Je pense que l’expérience que la République m’a donnée peut aider à rassembler les Tchadiens autour du président de la transition », conclut le Premier ministre de transition.