Au village de Gaoui, les cultivateurs se plaignent à cause de la baisse de production agricole. Le changement climatique dont le monde crie, est-il la cause ? Quelques cultivateurs rencontrés, expliquent.

Les répercussions du changement climatique sont visibles et parfois palpables dans le monde entier. Au Tchad, l’impact du changement climatique sur la production agricole est un réel constat aussi bien du côté des cultivateurs que des consommateurs. Cela perturbe l’économie nationale et affecte des vies.

A Gaoui, village situé à 10 km au Nord-Est de N’Djamena, depuis quelques années, les habitants souffrent du changement climatique. Selon les anciens cultivateurs, depuis 1973, la sècheresse a attaqué le village de Gaoui. « Avec des vents violents, les arbustes sont enlevés et laisser ainsi la place au désert. Avant nous cultivons des hectares avec de milliers de sacs de céréales récoltés. Mais aujourd’hui, voyez-vous, il n’y a rien. Les gens n’arrivent même pas à faire une quarantaine de sac de céréales, c’est lamentable. D’année en année, la variabilité et/ou la baisse de la pluviométrie impacte nos productions agricoles » souligne Hassana Magala doyen des cultivateurs.

Doungous Béchir, la soixantaine souligne qu’il cultivait le riz et le maïs, depuis 7 ans. « Cette année est la septième année que je fais le riz dans la zone de Gaoui. Lorsque j’avais commencé, j’ai réalisé 40 sacs de riz, l’année suivante j’ai fait 34 sacs à cause de la rareté de pluie, ainsi de suite. Tout dépend de la saison pluvieuse. S’il y a abondance de pluie, nous aurons aussi une récolte meilleure », explique-t-il. Doungous Béchir ajoute qu’après la culture du riz et du maïs, il faisait aussi la culture maraichère dont la salade, la tomate, le gombo, etc.

L’agriculture n’est pas seulement l’affaire des hommes mais aussi des femmes. Haoua Mahamat Ramadan est l’une des femmes de Gaoui qui pratique l’agriculture il y a environ 4 ans. « Nous sommes un groupement qui faisons le riz et la culture maraichère. La première année, nous avons obtenu 20 sacs, puis 35 sacs, et 40 sacs. Cette année nous comptons faire plus si le ciel est clément ».

A 2 Km du champ de Haoua Mahamat Ramadan, Saleh Doungous dont le champ se trouve loin du marigot, se lamente : « tout dépend de la saison pluvieuse. Je suis engagé avant avec le mil rouge mais ici au village de Gaoui, les habitants préfèrent la culture du riz et du maïs. Je récoltais entre 4 et 8 sacs à cause de la rareté de pluie. Moi j’attends les premières pluies avant de commencer à semer. Nous avons des difficultés pour drainer l’eau du marigot et arroser nos semences. Si la pluie s’arrête brusquement durant quelques jours, on perd notre récolte ».

Aussi, Makaîla Moumine, jeune cultivateur, dit n’avoir pas semé cette année. « Nous sommes à une semaine du mois de juillet, mais ce n’est que maintenant qu’on voit la première pluie. Or durant les bonnes années, en cette période, nous mangeons déjà ce que nous avions semé ».

Afin de parvenir à une société durable, il est nécessaire de mener des actions en lien avec l’objectif du développement durable numéro 13, notamment en intégrant des mesures concrètes et des stratégies de lutte contre le changement climatique.

Cette article a été réalisé dans le cadre du projet Afrik’kibaaru.