Le peuple tchadien s’apprête depuis quelques mois à se réunir pour un grand rendez-vous, le Dialogue National Inclusif. Ce dialogue définira t-il l’avenir de ce pays mis en lambeau par des nombreux  conflits? Quelle est la perception de ce dialogue par les citoyens tchadiens ?

Le dialogue national inclusif est annoncé depuis quelques mois par le Conseil militaire de transition comme une possibilité de restauration de confiance entre tous les Tchadiens d’une part, et d’autre part, de renforcer la démocratie et se jeter sur de nouvelles bases pour la justice et une paix durable au Tchad. Ce rendez-vous qui réunira bientôt les fils et filles du Tchad afin d’entrer dans une nouvelle ère de la politique est perçue de manière assez différente par des citoyens. 

Ecrire ensemble une nouvelle histoire positive du Tchad, c’est le vœu de chaque Tchadien. De l’annonce à la mise en place d’un comité d’organisation du dialogue national inclusif au Tchad, une lueur d’espoir se dessine sur les visages des tchadiens soucieux d’un retour de la paix et de la justice au Tchad. Selon certains citoyens, ce dialogue est considéré comme une chance pour promouvoir l’innovation en matière de politique tchadienne qui a eu des décennies de guerre et des conflits de tout genre. 

Pour Konguel Gédéon, entrepreneur et observateur de la scène politique, c’est une chance de faire progresser le Tchad sur les tribunes internationales. Et de présenter tous les Tchadiens égaux devant les lois .« Après des décennies d’opacité politique et de discorde entre les Tchadiens, une chance nous est offerte d’écrire une nouvelle histoire ensemble. L’initiative de lancer un dialogue national est sans équivoque.  Les efforts notamment l’inclusion de la majorité des formations politiques pour ce dialogue marquent déjà une évolution positive et historique »,  a-t-il perçu.

Avec un peu d’hésitation, Daoud Ali nous confie que ce dialogue national doit permettre de couvrir une variété de sujets fondamentaux pour notre pays afin de se dépouiller des branches nocives. « Chacun de nous est appelé à contribuer favorablement à ce rendez-vous. Y compris les politico-militaires qui sont actuellement en pré-dialogue à Doha au Qatar. Je pense qu’il est de la responsabilité du peuple tchadien de redresser ce pays ».

« Ce pays appartient aux Tchadiens et non à ces pays qui se présentent comme ses amis et partenaires. Nous devons nous asseoir afin de déterminer les possibilités d’action commune pour la justice, la paix et le développement durable de cette nation. Mais, je perçois ce dialogue comme une réunion entre les vieux copains, je ne vois pas l’intérêt ou l’avenir  de la nation », poursuit Ali.

Il est à noter que certains Tchadiens se disent toujours optimistes puisque ce grand évènement élaguera forcément la prise du pouvoir par les armes et des conflits entre nos communautés dans le but d’instaurer une justice réelle. Aussi, faut-il souligner, le dialogue tout comme la paix, est une condition sine qua non pour un développement durable.

Cet article est rédigé dans le cadre du projet Afrik’Kibaaru. Un projet qui vise à renforcer l’accès à l’information pour un développement durable dans le Sahel.