Par un communiqué de presse, les mouvements politico-armés prenant part au dialogue de Doha au Qatar réagissent par rapport à la marche anti-français du 14 mai 2022 suivie de l’arrestation des leaders de ladite marche.

Les groupes armés en négociation à Doha exigent la libération des prisonniers arrêtés à la suite de la marche du 14 mai 2022, détenus à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena puis transférés à la maison d’arrêt de Moussoro, au centre du pays, le 20 mai.

Car, pour les groupes militaires, “Les manifestants sont venus exprimer leurs revendications légitimes conformément au principe du droit et à la liberté d’expression qui est garanti par la Constitution”.

En conséquence, les groupes armés :

  • condamnent “l’usage excessif de la force contre les manifestants pacifiques, qui sont sortis pour exprimer leur opinion de manière pacifique, civilisée et légitime” et condamnent en particulier “l’incident mortel survenu dans l’enceinte de l’université Fayçal ainsi que la perte de sa main droite d’un lycéen” ;
  • soutiennent les revendications “légitimes” exprimées par les manifestants à travers tout le pays
  • exhorte les manifestants à faire preuve de retenue et éviter tout acte incivique , notamment la destruction des propriétés publiques ou privées;
  • exigent la libération “immédiate et sans condition” des personnes “arbitrairement détenues” en raison de leur participation aux manifestations.

Les groupes armés soulignent aussi que dans le projet d’accord, figure, “l’exigence de mettre fin à toute forme de répression des manifestations pacifiques et la libération de tous les prisonniers de guerre et prisonniers politiques sans condition”.

Pour les groupes armés, “les agissements du gouvernement ayant conduit à l’arrestation des manifestants et leur déportation ne favorise pas un climat serein pour la poursuite des négociations de paix et la tenue du dialogue national inclusif et souverain à N’Djamena.”

D’après le communiqué, le gouvernement portera “toute la responsabilité de l’intégrité physique des prisonniers”.

Ce communiqué est signé par le Groupe Qatar et le Groupe de Rome. A noter que l’un des trois groupes armés en négociation, à savoir le Groupe de Doha n’a pas signé ce communiqué parce qu’il ne se sent pas concerné.