Du Conseil de gouvernement du 13 mai 1957 à nos jours, le nombre des femmes ministres a été toujours minime si ce n’est pas inexistant, par moment. Qui sont ces femmes qui ont été ministres depuis l’indépendance à nos jours ? Tchadinfos.com fait un récapitulatif.

En quinze ans d’exercice du pouvoir du père de l’indépendance du Tchad, Ngarta Tombalbaye, puis du Conseil Supérieur Militaire (CSM), aucune femme n’a été nommée ministre. La même situation est observée pendant la période de troubles et de transition (1979-1982).

Fatimé Kimto

La toute première femme ministre est nommée sous Hissène Habré (1982-1990) dans son gouvernement du 21 octobre 1982. Il s’agit de Mme Fatimé Kimto (secrétaire d’Etat au Travail et à la promotion féminine, puis ministre des Affaires sociales et de la promotion féminine). Elle sera remplacée, en mars 1986 par Mme Ruth Yanéko Romba au même ministère des Affaires sociales et de la promotion féminine.

Les trente dernières années

Achta Tone Gossingar

Le nombre des femmes ministres va croissant depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique du salut (MPS) sous la direction d’Idriss Déby Itno. Plus de 50 femmes ont été nommées ou renommées ministres. La première femme a occupé un poste ministériel sous le MPS est Mme Achta Tone Gossingar qui a été Commissaire à la Promotion Féminine et aux Affaires Sociales au Conseil d’Etat du 4 décembre 1990.

Mariam Mahamat Nour

Le tout premier des premiers ministres sous Idriss Déby, le chef du gouvernement Jean Bawoyeu Alingué (mars 1991-mai 1992), a nommé deux femmes dans ses différentes équipes, notamment, Mariam Mahamat Nour comme secrétaire d’Etat au Plan et à la Coopération, puis aux Finances, et  Achta Tone Gossingar comme secrétaire d’Etat à la Santé publique, chargé des Affaires Sociales et de la Promotion féminine.

Au gouvernement de Joseph Yodoyman (mai 1992-avril 1993), une seule femme a été ministre, Mme Dionkito née Deyo Julienne (secrétaire d’Etat à la Santé publique et aux Affaires sociales).

Bintou Malloum

Le Premier ministre Abdelkerim Fidèle Moungar (avril 1993-novembre 1993), a intégré dans son gouvernement, une seule femme, Mme Bintou Malloum au portefeuille de ministre des Affaires Sociales et de la Famille.

Fatimé Tchombi

Durant ses deux passages comme Premier ministre, Nouradine Delwa Kassiré Coumakoye a nommé ou renommé neuf femmes. Il y a Bintou Malloum (ministre de la Condition féminine et des Affaires sociales), Mariam Mahamat Nour (ministres du Plan et de la Coopération), Fatimé Tchombi (ministre de la Fonction publique), Haoua Outhman Djamé (ministre de l’Environnement, de la Qualité de la vie et des parcs nationaux), Mme Ngarmbatina Carmel Sou IV (ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille), Dillah Lucienne (ministre du Développement culturel et artistique), Fatimé Issa Ramadane (ministre chargé des Droits de l’homme), Khadidja Hassaballah (secrétaire d’Etat à l’Agriculture, chargé de la formation professionnelle et de la sécurité alimentaire) et Hapsita Alboukhari (secrétaire d’Etat à l’Education nationale, chargée de l’alphabétisation).

Haoua Outhman Djamé

Sous Djimasta Koïbla (avril 1995-mai 1997), ce sont Achta Selguet (ministre de la Condition féminine et des Affaires sociales) et Aziza Ahmat Sénoussi (ministre de la Condition féminine) qui ont occupé des postes ministériels.

Ngarmbatina Carmel Sou IV

 De mai 1997 à décembre 1999, le Premier ministre Nassour Guelengdouksia Ouaidou, a accordé trois portefeuilles ministériels aux femmes parmi lesquelles, Monique Ngaralbaye (ministre de l’Action sociale et de la Famille) et Agnès Allafi (ministre de l’Action sociale et de la Famille).

Fatimé Issa Ramadane

Sous Nagoum Yamassoum comme Premier ministre (décembre 1999-juin 2002), Mariam Attahir et Mme Elyse Loum se sont succédé au ministère de l’Action sociale et de la Famille. Le Premier ministre Haroun Kabadi (juin 2002-juin2003), a désigné deux femmes, dont Mme Akia Abouna au Tourisme.

Agnès Allafi

En un an et huit mois, le chef du gouvernement, Moussa Faki Mahamat (juin 2003-février 2005), a confié les ministères de la Santé publique à Aziza Baroud et l’Action sociale et la Famille à Ursule Tourkounda qui sera remplacée par Fatimé Kimto.

Elyse Loum

En plus de celles qui ont déjà été ministres, le Premier ministre Pascal Yoadimnadji (février 2005-février 2007), a travaillé avec Haoua Outman Djamé (Contrôle d’Etat et de la Moralisation), Dr Chene Adoum (Aménagement du territoire, urbanisme et habitat), Ngarmbatina Carmel Sou IV (Commerce et artisanat), Dillah Lucienne (Déléguée auprès du ministre des affaires étrangères) et Mariam Moussa Ali (Secrétaire Général du Gouvernement Adjoint).

Dillah Lucienne

Dans les gouvernements Youssouf Saleh Abbas (avril 2008-mars 2010), les femmes ayant été nommées ou renommées sont Mme Khadidja Abdelkader (Environnement, Eau et Ressources Halieutiques), Mme Fatimé Issa Ramadan (Chargé des Droits de l’Homme et des Promotions des Libertés), Mme Fatimé Tchombi (Fonction Publique et du Travail), Mme Hapsita Alboukhari (Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale, Chargé de l’Enseignement de Base), Mme Mahadié Outhman Issa (Secrétaire d’Etat à la Santé, chargé des formations sanitaires) et Mme Khadidja Hassaballah (Secrétaire d’Etat à l’Education, chargé de l’enseignement de base).  

Toupta Boguena

Le nombre des femmes ministres continue toujours d’augmenter avec les gouvernements Emmanuel Nadingar (mars 2010-janvier 2013). En plus de celles qui ont déjà occupé une fois un département ministériel, des nouvelles têtes ont été nommées, notamment, Dr Toupta Boguena (Santé publique), Assia Abbo (Secrétaire Général du Gouvernement), Naima Abdelmouti (Secrétaire d’Etat à l’Action sociale), Habiba Sahoulba Gontchomé (Secrétaire d’Etat aux Finances, chargé du budget), Mme Yakoura Malloum Alwihda (Microcrédits en faveur de la promotion de la femme et de la jeunesse) et Mme Amina Kodjiyana (Droits de l’Homme et libertés fondamentales).  

Amina Kodjiyana

Parmi les nouvelles femmes nommées par le Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji (janvier-novembre 2013), nous avons Sadié Goukouni Weddeye (Action sociale), Ruth Tedebé (Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères), Benaiwa Djibergui Rosine Amane (Postes et NTIC), Mme Djimasbeye Ndade Mandagua (Secrétaire d’Etat à l’Economie et au plan), Chamsal Houda Abakar Kadade (Secrétaire d’Etat à la Santé publique), Haoua Acyl (Aviation civile et météorologie), Kassiré Isabelle Housna (Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères), Banata Tchalet Sow (Microcrédits pour la promotion de la femme et de la jeunesse). Presque les mêmes personnalités féminines ont été reconduites aux gouvernements de Kalzeubé Payimi Deubet (novembre 2013-février 2016).

Djibergui Rosine

Le dernier Premier ministre avant la naissance de la quatrième République, Pahimi Padacké Albert (février 2016-mai 2018), a confié quelques ministères à des femmes qui ont déjà été dans un des gouvernements précédents, à l’exception du secrétariat d’Etat à l’Education nationale et à la Promotion Civique occupé par Mme Nguesse Ndoubahidi Félicité, qui fait son entrée dans une équipe gouvernementale.

Assia Abbo

Dans la quatrième République entrée en vigueur le 4 mai 2018, dans sept gouvernements formés, des anciennes ministres sont revenues mais parmi les nouvelles, nous avons Ramatou Mahamat Houtouin (Energie), Mme Achta Ahmat Breme (Formation professionnelle et Métiers), Mme Tahani Mahamat Hassan (Hydraulique urbaine et rurale) Mme Evelyne Fakir Kanassawa (Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères), Achta Djibrine Sy (Commerce et Promotion du Secteur Privé), Mme Amina Priscille Longoh (Femme et Protection de la petite enfance).

Achta Ahmat Bremé

Le record de nombre des femmes dans les gouvernements a été battu ces trente dernières années. Même si le président Idriss Déby Itno a promis 30% de places pour la gent féminine dans les fonctions nominatives et électives, des efforts restent à faire. Le nombre total des femmes ministres n’a pas encore atteint cent.  

Amina priscille Longoh

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